Bruits de chapitre

Published : 9 August 2017

L’environnement sonore est composé d’un ensemble complexe et varié de sources sonores, en évolution permanente. En évolution, mais souvent facilement reconnaissable. Voici la gamme des bruits qui permettent de reconnaitre que nous vons passé trois semaines de chapitre..

...Les cigales tout au long du jour et tard dans la nuit, les pas feutrés la nuit pour aller prendre le frais au bout du couloir, le clic de la photocopieuse quand elle se met en route, les feuilles qu’on déchire en fin de chapitre, le léger déclic des boitiers de vote, la douce voix de nos traductrices/eur, le souffle des éventailles que l’on agite au long du jour, les douces notes de la cithare de Federica, les soupirs de satisfaction à la fin d’un vote (et des excellents repas au réfectoire), le bondissant bruit d’un bouchon de bouteille qui saute au plafond et le pétillant du Spumante versé dans nos verres à l’apéritif, les discussions sérieuses ou joyeuses à l’heure des pauses, le refrain des procédures de vote, la phrase clé avant de prendre la parole “je parle en japonais/français/brésilien/espagnol”, le cliquetis des claviers quand les secrétaires des groupes ou du chapitre prennent consciencieusement des notes, le bruit des pages qu’on tourne en assemblée pendant les temps de relecture, le souffle des cartons verts ou rouges pour donner son accord ou son désaccord, les rires dans les couloirs ou l’assemblée, le silence des temps de réflexion, le pschitt des bombes anti moustiques, le « grat-grat » des piqures de moustiques, l’orgue de Gotzone à la chapelle, la guitare de Maria, la belle voix de Lola, les petits pas pressés toujours au bon moment au bon endroit de Nieves aux petits soins pour les capitulantes, le silence habité des discernements et des grands décisions, les applaudissements d’encouragement, les embrassades des félicitations, l’émotion des temps forts, le poids de la chaleur et le trop léger bruissement du vent, les bâillements de fatigue, le « bzzzz » des moustiques dans nos oreilles, le fracas des casseroles en action pour préparer les repas, les pas trainants de fin de chapitre, les valises qu’on traine et en début et fin de chapitre, les vibrations des téléphones qui ne laissent de répit à personne, le passage incessant des voitures sur la via Cassia, les pales des trois ventilateurs du chapitre, la diversité des langues et l’ingéniosité des signes pour se comprendre, le grognement d’un sanglier face à face avec une sœur en promenade, les bêlements des moutons qui retardent une autre sœur dans son jogging matinal, la discrétion d’une main tendue, les bruits rassurants du quotidien : bruits de chaises, de portes qui se claquent, d’éternuements inattendus, etc., l’humilité d’une parole prononcée, le « hum hum » de l’assemble pour approuver une proposition…

Le chapitre se terminera demain par une célébration de clôture. D’ici à penser qu’il n’y aura plus un bruit via Cassia, c’est se tromper. Les départs s’échelonnent sur quelques jours, et plus tard ce sera la rentrée des classes. Les habitants de la maison rajeuniront !

Bel été à tous, cette chronique prendra bientôt fin, merci de l’avoir suivie.

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