Commentaire des lectures bibliques du Mercredi de la 32ème semaine du temps ordinaire

Sg 6,2-12
Lc 17,11-19

Ecoutez, comprenez, apprenez !
La première lecture de ce jour commence avec ces impératifs. Si nous continuons à lire nous pourrions affirmer que ces cinq versets ne nous sont pas directement adressés. Mais si la lecture est pour tous, comme toute la Bible, cet enseignement sage nous cache certainement une grande motivation pour notre vie quotidienne.
Essayons chacun de la trouver.

Apprendre de la sagesse, est l’art de « gouverner » et diriger notre vie. Depuis le début le livre de la Sagesse signale la manière de s’approcher d’elle, de nous laisser guider, de la chercher avec acharnement ; elle se laisse trouver et nous instruira de la Loi de Dieu et cette grâce est offerte à tous. Toute personne a toujours quelque chose à gérer, gouverner, sinon pour les autres, au moins pour soi-même.

La lecture d’aujourd’hui nous dit que tout pouvoir et autorité viennent de Dieu et que leur exercice selon la Bible, semblent être soumis aux directives de la volonté divine : il s’agit de les exercer équitablement ; personne ne peut donc les utiliser dans son propre intérêt, pour son bénéfice propre ou celui de ses amis proches, au détriment de ceux qui n’ont pas de valeur, qui ne comptent pas, qui ne peuvent se défendre, même s’ils sont les serviteurs. Les avertissements qui leur sont adressés dans cette lecture sont très clairs, « le pouvoir qu’ils ont reçu sera examiné en fonction de leurs œuvres et de l’intention qu’elle porte », et si leurs actions ne sont pas ajustées à la volonté de Dieu, « la rigueur à leur égard sera plus grande qu’à l’égard des autres ». Dans l’évangile, Jésus le reprend pour tous ses disciples : « A qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup, et à qui on a beaucoup confié on réclamera davantage. » (Lc 12,48)

Maître, prends pitié de nous.
Devant Dieu, origine de tout pouvoir, il n’y a ni autorité ni grandeur qui soit absolue, nous sommes tous très très petits devant LUI. Comme Jésus l’a bien pratiqué dans le récit que nous avons entendu aujourd’hui dans l’évangile de Luc. Par l’ordre qu’il donne à ces lépreux il reconnaît l’autorité des prêtres du temple en même temps qu’il active sa propre autorité de « salut ». Dès l’abord, il ne prétend pas outrepasser l’autorité du temple ; seule l’attitude reconnaissante du samaritain qui découvre en Lui une autorité plus grande, lui arrachera sa guérison complète. Jésus confirme sa foi : « Va, ta foi t’a sauvé ».

Luc veut attirer notre attention sur une attitude du croyant : celle de vivre dans la reconnaissance. Pour cela il utilise un récit très frappant. La rencontre de dix lépreux avec Jésus et sa compassion pour eux.

Jésus est en route, il va à Jérusalem en traversant la Samarie. C’est son dernier voyage, il le fait librement, volontairement, consciemment, sachant où il va et ce qui l’attend.

A l’entrée dans un village, il écoute à distance, (les lépreux ne pouvaient pas s’approcher) une supplication qui le fait s’arrêter : « Jésus, Maître, prends pitié de nous. »
Evoque la scène et écoute… ! Elle s’est convertie en l’une des grandes clameurs de toute l’humanité souffrante, et c’est une prière que nous répétons fréquemment dans l’eucharistie. Vue ici, dans ce contexte, elle a une grande force, une grande profondeur ! Demandons à Dieu qu’elle ne se convertisse pas en quelque formule que nous répétons de manière routinière. Essayons d’être conscients, nous appelons le Dieu de miséricorde.

Les lépreux ne demandent pas à être guéris. Jésus ne leur demande pas ce qu’ils veulent mais il se rend compte que ces hommes lui reconnaissent une autorité et un pouvoir. En recevant l’ordre : « Allez vous présenter aux prêtres », ils s’en vont, simplement. Par l’attitude de ces hommes, Jésus voit la confiance qu’ils ont mise en Lui. La confiance et le pouvoir s’unissent et obtiennent la guérison de tous.
Être reconnaissant ne semble pas tâche facile, un seul d’entre eux est conscient d’être guéri et sauvé, il revient en criant plein de joie. Il est si joyeux qu’il se prosterne devant Jésus, le reconnaissant comme son Seigneur. « Il revint en louant Dieu à haute voix. »

Arrêtons-nous pour prier avec les questions que Jésus lui pose. Que disent-elles de ma vie de croyant ? Est-ce que je vis dans l’attitude de celui qui a été sauvé ?
Ce que reçoit le samaritain, c’est d’être reconnu dans sa foi et grâce à elle, d’être invité à se mettre debout : Lève-toi et va ! Il s’en va, en homme transformé.

Sr Virgilia León