Commentaire des lectures du 24 septembre 2020

- Eccl 1,2-11
- Ps 89, 3-6. 12-14. 17
- Lc 9,7-9

Tout est vanité !
Nous entendons aujourd’hui le début du livre de l’Ecclésiaste. Début qui ne peut être plus frappant : Tout est vanité !
Si nous nous en tenons au texte que nous écoutons il semble clair que la Parole de Dieu nous arrive à travers l’expérience et la réflexion d’un auteur qui n’est pas particulièrement optimiste.
L’ensemble de son œuvre donne l’impression d’être un intense exercice de contemplation de « tout ce qui existe sous le soleil ». Et ce qu’il voit reste très à « ras de terre » : l’expérience de la répétition des cycles de la nature, de la routine, de la monotonie avec laquelle se déroule la vie de l’être humain dans toutes ses manifestations… Et à partir de là, cette conviction que tout est vanité au sens de vide, d’inconsistance, de manque de densité. Au fond, tout se répète, il n’y a rien de neuf, rien d’extraordinaire.
Il est probable que l’auteur aurait souhaité arriver à une autre conclusion, plus porteuse d’espérance, mais il est cohérent et honnête dans son approche : il lui semble que tout l’effort que fait l’être humain dans la vie n’en vaut pas la peine. Le sage et l’insensé, le travailleur et le paresseux la mort en fera des égaux.
Que reste-t-il ? Profiter des petites choses de chaque jour qu’il découvre comme don de Dieu.
Il est suggestif que sa réflexion minutieuse et approfondie sur « les grands sujets » lui permette seulement de découvrir le non-sens de tout, mais que sa foi le rende capable de trouver le don de Dieu dans les petites choses de la vie. Dieu présent dans la simplicité et la routine du quotidien.
Le livre se termine par un conseil : « après avoir tout entendu, crains Dieu et garde ses commandements, car c’est cela être humain ! » Cela ne paraît peut-être pas le plus logique ou le plus attendu. C’est cependant la conclusion de l’auteur.
Un livre à lire lentement et à laisser résonner en profondeur.

Qui est celui-là ?
Trois versets de l’évangile de Luc, sans connexion avec le contexte.
Hérode s’est rendu compte de tout ce qui s’était passé, mais nous, nous ne savons pas de quoi il s’agissait si nous n’allons pas lire les chapitres antérieurs de l’évangile de Luc.
Jésus prêche et réalise des signes de salut. Sa présence est Bonne Nouvelle. Et les gens le suivent. On peut espérer de Lui la nouveauté qui nous change la vie.
Presque en opposition avec la première lecture, où rien de ce qui arrive dans la vie de l’être humain et dans le monde ne vaut la peine, Jésus se convertit en « la » référence pour le vie de beaucoup, en étant Bonne Nouvelle qui annonce, par des signes de salut, le Règne de Dieu qui est parmi nous et en nous. Sans spectacle, sans tapage, sans que la vie quotidienne change de trop… Ce qui change, c’est la guérison qui arrive avec Lui et introduit la joie, la dignité, la confiance.
Devant la renommée que Jésus acquiert, Hérode se demande : Qui est celui-là ? Et il veut voir Jésus. Les quelques éléments que l’Evangile nous offre sur Hérode nous inclinent à imaginer les motifs possibles de son désir. Peut-être est-il inutile en ce moment de nous demander ce qui a motivé Hérode. Car l’important est de nous poser à nous-mêmes la question.
«Qu’est-ce qui me pousse à m’approcher de Jésus ? Je veux vraiment m’approcher de Lui chaque jour ? Je me demande « Qui est celui-là ? » en essayant de le découvrir chaque jour plus profondément ou bien je considère que je le connais déjà depuis longtemps et qu’il n’y a rien à découvrir ?
Puisse l’amour maintenir en nous ce désir permanent de le connaître plus et mieux, sans aucune prétention de totalité ni de maîtrise.

Sr Gotzone Mezo Aranzibia