Commentaire des lectures bibliques du 2 janvier 2020

Lectures :
• 1 Jn 2,22-28
• Ps 97, 1bcde.2-3ab. 3cd-4
• Jn 1,19-28

1- Demeurez en Lui

Dans un langage qui nous est terriblement étranger, à cause de la distance dans le temps et dans la culture, la Lettre de Jean nous adresse un message qui peut être de la plus grande actualité pour nous, les chrétiens qui habitons ce monde du XXIème siècle.
Le danger sur lequel la Lettre alerte est celui de la « banalisation » de la figure de Jésus. La folie du message du « Dieu avec nous » nous dépasse. Et au lieu de nous laisser faire par la surprise inouïe de ce qui nous est annoncé, qui bouleverse nos conceptions mais aussi notre vie, nous réduisons l’ampleur de l’annonce jusqu’à ce qu’elle soit à la hauteur de ce que nous supposons être nos possibilités.
Nous ne nous risquons pas à nous lancer dans le vide, à faire confiance, à croire que Dieu est effectivement avec nous et en nous, à accepter avec joie qu’il s’agit là de la réalité essentielle et ultime qui façonne notre être et lui donne sens.
Et il se pourrait que nous ayons célébré une fête de Noël dans laquelle l’immense bruit social qui nous entoure ait laissé très peu de temps pour revenir et entrer dans ce mystère, à la fois impénétrable et intime, qui a ému toutes les générations, mais dans lequel nous ne décidons pas de nous immerger totalement.
La lettre de Jean nous offre l’unique alternative valable : DEMEURER dans ce que nous avons reçu.
Faire de l’Evangile la référence de notre vie. Demeurer en Jésus, le reconnaître comme Chemin, Vérité et Vie. Entrer dans les valeurs du Royaume que Lui vit et prêche et configurer nos vies à partir de ces valeurs. Non par volontarisme et conquête, mais avec l’humble conviction d’avoir reçu la capacité de répondre au don que Dieu nous fait.

2- « Aplanissez le chemin pour le Seigneur »
Le Baptiste commençait à acquérir une certaine notoriété, les gens accouraient au Jourdain pour recevoir son baptême de purification. Une certaine préoccupation surgit parmi les responsables religieux pour connaître qui est ce personnage et ils envoient des émissaires pour l’interroger.
Jean commence par démonter de possibles malentendus. Lui n’est pas le Messie. Mais après avoir affirmé n’être aucune des grandes figures que le Peuple pouvait espérer, il décline sa propre identité, reliée précisément au Messie.
Sa mission est de l’annoncer, d’aider les autres à se préparer à le recevoir : « Aplanissez le chemin pour le Seigneur ».
Nous admirons souvent l’extraordinaire clairvoyance de Jean sur lui-même, son honnêteté, son humilité (la renommée acquise ne le conduit à aucune prétention), sa véracité, son audace…
Nous arrive-t-il parfois d’aller plus loin ? L’envisageons-nous parfois comme une figure de l’Eglise, de chaque communauté, de chacun de nous qui confessons croire en Jésus ? Quelle autre mission avons-nous tous que celle d’annoncer Celui qui est venu, qui vient et viendra ? Comment pourra-t-il être connu si personne ne l’annonce, dit Paul.
Personne ne croit seul. Notre foi est peuplée des apports que nous recevons tout au long de notre vie, et qui nous ouvrent des chemins vers la reconnaissance du Seigneur Jésus comme Seigneur de notre vie. Moi, où est-ce que je trouve des références qui m’ouvrent des chemins vers le Seigneur ? Aujourd’hui, c’est un jour magnifique pour m’en souvenir et en remercier.
Et il nous reste encore une question : sommes-nous, de quelque manière -personnellement ou communautairement- une référence pour d’autres, qui leur donne l’intuition que l’option pour Jésus de Nazareth peut combler de sens une vie ?
Supplions le Seigneur de nous faire la grâce de l’annoncer sans aucun besoin d’étalage, par la simplicité de notre vie quotidienne parmi les autres. Dieu veuille que nous puissions être « précurseurs » les uns pour les autres, nous soutenant mutuellement sur le chemin de la vie.

Sr Gotzone Mezo