Commentaire des lecture bibliques du mardi 19 juillet 2022-16ème semaine du temps ordinaire

Lectures :
Michée 7,14-15.
Ps 84,2-4.5-6.7-8
Mt12,46-50

« Il se plaît à faire miséricorde »

Nous lisons aujourd’hui quelques versets de la fin du livre de Michée. Un livre qui, malgré les situations difficiles que traverse le Peuple et les nombreuses menaces de châtiment du péché, va se terminer par un regard d’espérance quant au futur. Sous la forme d’une prière de supplication pour son peuple, qui se sent comme brebis perdues dans le maquis. Nous pourrions dire : Nostalgie de Dieu, des temps où Il les conduisait dans le désert et faisait pour eux des merveilles.

Voilà une expérience qui n’est probablement pas très éloignée de ce que nous pouvons vivre aujourd’hui dans notre monde. Il est difficile de ne pas se sentir de plus en plus déconcerté devant l’accumulation de nouvelles situations de douleur et de mort auxquelles nous ne sommes pas capables de mettre fin, et qui menacent sérieusement le futur de l’humanité. Après la pandémie, toujours active, nous coexistons avec une guerre inexplicable pour l’immense majorité, et à laquelle il semble que le pouvoir politique ne va pas mettre fin facilement… Aux incalculables dommages qui se produisent dans notre monde sous forme de pauvreté, d’exploitation, d’injustice, de crimes… s’ajoutent de nouveaux chapitres qui semblent nous éloigner indéfiniment du projet de Dieu.
Au plan personnel aussi, ce peut être une expérience que nous sommes destinés à vivre à un moment ou à l’autre de notre vie. Elles ne sont sûrement pas rares les occasions où nous nous trouvons comme perdus, sans savoir comment réorienter notre manière de nous situer dans la vie ; ou avec des difficultés pour accepter et assumer notre fragilité et nos échecs, les incertitudes, les questions, déceptions, problèmes…

On pourrait dire qu’il est difficile de placer l’espérance dans nos possibilités… La prière du prophète proclame la promesse de Dieu et sa fidélité comme fondement sur lequel s’appuie notre espérance. Dieu est pardon, compassion, miséricorde, AMOUR en définitive. Tout ce dont notre petit mais aussi énorme cœur humain a besoin est en Dieu. Nous sommes « dessinés » pour la communion avec Lui, « habilités » à le rencontrer et recevoir de Lui tout ce dont nous avons besoin pour vivre avec du sens. Il nous faut seulement revenir vers Lui librement.

Celui qui accomplit la volonté de mon Père, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère.
Il nous arrive parfois d’être habitués à entendre le texte évangélique et les paroles de Jésus ne nous produisent pas l’effet de nouveauté absolue et y compris de scandale qu’elles contiennent souvent.

Et aujourd’hui, je crois que nous nous trouvons avec l’une d’elles : qu’est-ce que signifie que nous puissions être le frère, la sœur ou la mère de Jésus ?

Il ne s’agit pas d’une métaphore, car Jésus fait cette affirmation dans un contexte où apparaît sa « vraie » famille, celle de chair et d’os, celle que nous comprenons tous comme famille. Et il profite précisément de cette situation pour nous dire quelque chose que nous ne pouvions imaginer, qui déborde nos conceptions et nos attentes.

Jésus est entouré de gens. L’arrivée de sa famille fait que quelques personnes considèrent qu’il doit être attentif aux nouveaux arrivants, car ils ont avec Lui un lien spécial, une certaine hiérarchie, des « droits » que n’auraient pas tous ces simples disciples qui l’écoutent et viennent à peine de le connaître. Mais Jésus ne laisse pas passer l’occasion qui se présente à Lui pour essayer de nous expliquer ce qu’il prétend dans sa vie, et qu’il continue sans doute à vouloir aujourd’hui pour la communauté des croyants en lui.

Il veut créer une communauté sans hiérarchie, sans gens plus importants que d’autres, avec plus de droits que d’autres… Sa famille est circulaire et non hiérarchique. Tous égaux, autour d’une table partagée. Egaux « d’en bas, » à partir de notre condition de créatures, mais aussi égaux « d’en haut », assumés par Lui, participants de sa vie, frères, sœurs, mères… avec la capacité de le rendre présent dans le monde.

Avec une joie reconnaissante et responsabilité, nous le supplions de savoir chercher toujours la volonté du Père et de l’accomplir » pour pouvoir « mettre le Fils au monde ».

Sr Gotzone Mezo Aranzibia