Commentaire biblique des lecture du 19 juin 2019

Ton Père, qui voit dans le secret, te le revaudra.
Mt 6, 1-6.16-18

Première lecture : 2 Co 9,6-11
Vous serez toujours riches pour être généreux, et ainsi, à travers nous, on rendra grâces à Dieu.

Le chapitre 9 de la deuxième lettre de Saint Paul aux Corinthiens, dans laquelle s’insère le passage que nous lisons aujourd’hui, est une brève lettre à la communauté de Corinthe, à propos d’une collecte que les communautés chrétiennes grecques organisaient pour aider l’Eglise de Palestine qui vivait des situations difficiles ; l’universalité de L’Eglise, l’expérience de la communion implique la pratique de la solidarité.

C’est la seconde fois que Paul écrit à la communauté de Corinthe sur ce thème, en insistant sur l’importance de collaborer économiquement avec les Eglises plus pauvres. Pour cela il en appelle à la générosité des Corinthiens, avec qui Dieu lui-même a été si généreux.

Dieu nous enrichit sans mesure, pour que nous aussi soyons généreux pour les autres. Pour Paul, la générosité est donc la conséquence logique pour celui qui comprend que dans la vie tout est grâce et que tout a été donné pour être partagé, parce que Dieu est ainsi. Être généreux, non par obligation, ni par contrainte, mais comme une réponse reconnaissante à Celui qui nous enrichit tellement chaque jour.

Ton Père, qui voit dans le secret, te le revaudra.
Mt 6,1-6.16-18

Dans l’Evangile de ce jour, Jésus instruit et enseigne. Il a toujours le Royaume du Père comme horizon ; à travers ses paroles et ses gestes, il nous aide à entrer dans la sagesse de ce Royaume, à regarder et comprendre la vie dans une nouvelle perspective qui resitue les choses et leur donne une nouvelle valeur.

Dans le cas d’aujourd’hui, il nous aide à resituer trois pratiques habituelles dans le monde juif et que nous avons incorporées à notre vie chrétienne : l’aumône, la prière et le jeûne.

Accueillir le Royaume, signifie accueillir l’amitié et la miséricorde de Dieu comme expérience fondatrice et salvatrice de notre propre vie ; cela signifie en conséquence d’entrer dans le projet de Dieu, en nous laissant transformer du dedans par son amour pour vivre comme ses fils et ses filles. Toute la vie se convertit alors en réponse personnelle à cet amour de Dieu et c’est dans cette logique qu’il faut comprendre l’aumône, la prière et le jeûne qui n’ont de sens que dans la mesure où ils reflètent le désir de vivre la compassion et la justice avec les frères, la relation de confiance à l’égard du Père et la sobriété d’un style de vie qui nous aide à être plus libres.
Nous savons tous que de temps en temps, se faufilent en nous d’autres désirs, devant lesquels Jésus nous met en garde : le désir d’être remarqués, d’être loués par les autres, d’apparaître ; de cultiver cette part narcissique qui habite en chacun de nous et qui nous laisse d’autant plus solitaires et appauvris que nous la nourrissons.
C’est pourquoi le Seigneur nous invite à « fermer la porte », à « entrer dans le secret », à « ne pas laisser la main gauche savoir ce que donne la main droite », à nous « parfumer la tête » quand nous allons jeûner ; en définitive, à savoir demeurer dans le scénario de la vie sans autre prétention que celle d’interpréter, avec l’instrument que Dieu a mis dans nos mains, la mélodie que Lui-même suscite en nous.
Puissions-nous découvrir, dans ce que nous faisons tous les jours, que la "récompense" n’est pas dans les applaudissements reçus, mais dans la joie d’une amitié qui, dans "le secret" construit avec nous une relation et un projet qui nous comble et oriente toute notre vie.

Sr María Ferrández Palencia