Commentaire des lectures bibliques du jeudi 30 juillet 2020 - 17ème semaine du temps ordinaire

Jr 18,1-6
Ps 145, 1-2.3-4.5-6
Mt 13,47-53

L’argile dans les mains du potier
La parabole que nous présente le livre de Jérémie est un beau texte, court, symbolique, qui nous invite à contempler un fait – un sermon signale certain bibliste. C’est en réalité un sermon très simple, dont Dieu veut que Jérémie et nous aujourd’hui, identifions facilement le sens profond. Le message qui nous est offert n’est ni parlé ni écrit mais « VU ». Dieu demande à Jérémie de regarder, d’observer ce qu’il a devant les yeux. C’est un atelier où le potier nous est présenté travaillant l’argile. A la fin de la parabole Dieu lui pose une question et donne sa propre réponse.
Nous pouvons signaler au moins trois détails présents dans l’atelier : le pouvoir du potier, la « personnalité » de l’argile, le tour utilisé.
Le pouvoir du potier : c’est un homme intelligent, patient et qualifié. Il sait exactement ce qu’il fait, il connaît très bien le matériau qu’il a en mains, il a sur lui un pouvoir absolu, car il peut détruire la poterie qui n’est pas réussie et recommencer à travailler et polir cette argile en faisant une nouvelle poterie, selon le plan qu’il a en tête, qui sera une œuvre d’art. Unique.
Le potier nous est présenté comme une image de Dieu travaillant avec diligence. Est-ce que je découvre, est-ce que nous découvrons des images de Dieu travaillant dans notre histoire ? Ou travaillant avec moi ? Je vois des résistances ou plutôt la ductilité de l’argile qui permet à Dieu de continuer son œuvre, celle qu’Il a pensée pour chacun de nous ?

« Personnalité » de l’argile : Pouvons-nous dire qu’elle en a une ? Nous savons que l’argile n’a ni forme ni vie, qu’elle est inerte. : C’est un matériau qui seul n’est rien. Si, en étant dans l’atelier, nous détournons un moment le regard du tour et le fixons sur l’étagère en face du potier, nous y voyons des œuvres d’art. Ces beaux objets sont passés par les mains du potier comme une simple argile qui s’est laissé faire et transformer par l’artisan.

Dieu, notre grand potier continue à travailler, accompagnant notre vie de chaque jour comme nous le prions dans le psaume 103 : « Il sait de quoi nous sommes pétris, Il se souvient que nous sommes poussière… » Nous oublions parfois cette réalité, mais Dieu s’en souvient toujours. Lui peut agir quand Il veut et comme Il veut, en respectant notre liberté. Lui, Il est juste et miséricordieux. Nous pouvons nous abandonner en ses mains.

Fonction du tour : Il facilite le travail du potier, en instrument sur lequel l’argile se laisse faire, et peut représenter pour nous les circonstances de notre vie au jour le jour. Pensons aux tours et aux tours que fait l’outil : le potier ne s’amuse pas, il fait ce qu’il a en tête.

Devenir disciple du Royaume des cieux.

Nous sommes devant la dernière des paraboles que Matthieu nous présente pour expliquer à quoi ressemble le Royaume des cieux. Cette histoire du filet jeté à la mer, est très connue des gens de Galilée qui vivent autour du lac. Ecouter Jésus serait pour eux comme se voir en train de faire le travail qu’ils savent bien faire. Les pêcheurs sortent en mer avec ce seul but : jeter le filet, recueillir beaucoup de poissons et le ramener plein jusqu’au rivage. Là, choisir et séparer les bons poissons des mauvais, les uns pour les apporter à la maison, les autres pour les jeter car ils ne sont bons à rien. Pas de meilleure satisfaction pour un pêcheur à la fin de la journée que de voir son dur travail récompensé.
Jésus les invite et aujourd’hui nous invite aussi à appliquer à nous-mêmes le sens de cette parabole : l’explication est claire malgré sa dureté pour que nous prenions le temps de réfléchir et arrivions à comprendre le message qu’elle nous présente : « Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise… » Ce sont des images très fortes qui décrivent ceux qui se séparent de Dieu ou qui ne veulent rien savoir de Lui ni rien Lui devoir. Ce n’est pas Dieu qui exclut. Il souhaite que personne ne se condamne. C’est chacun qui s’exclut lui-même et renonce à avoir la Vie et une vie en abondance, celle que Jésus nous offre.
Je crois que pour Jésus lui-même ces paroles sont fortes, douloureuses et il s’avance à leur demander et à nous demander « Avez-vous compris tout cela ? » Le oui de ses auditeurs l’encourage à leur donner l’explication de la conclusion. Il le fait avec une courte comparaison : « Celui qui qui se fait disciple du Royaume des Cieux – voilà l’essentiel – est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
Qu’est-ce que cela peut vouloir dire ? Que fait ou comment se comporte le père de famille ? Eduquer vraiment ses enfants, leur transmettre les trésors, la sagesse et les coutumes familiales, soutenir leurs rêves, les aider à apprendre et à pardonner… C’est tout cela que Jésus souhaite pour celui qui se fait disciple du Royaume des Cieux. Il se convertit vraiment en maître pour ses frères et sœurs. Le meilleur modèle : Lui, Jésus, et son message.
Pour ceux qui sont en vacances, bon repos et pour tous : « que Dieu soutienne notre cheminement. »

Sr Virgilia LEÓN GARRIDO