Commentaire biblique des lecture du 17 juillet 2019 • Mercredi de la 15ème semaine du temps ordinaire

• Ex 3,1-6.9-12
• Ps 102,1-2.3-4.6-7
• Mt 11,25-27

I- La clameur des Israélites est venue jusqu’à moi.
Nous commençons à lire aujourd’hui le récit du livre de l’Exode qui présente Moïse recevant l’appel de Dieu qui l’envoie réaliser une mission. Il est regrettable que le texte soit coupé, car il s’agit d’une merveilleuse description de nos « va et vient » avec Dieu, de nos résistances, des excuses logiques et raisonnables que nous savons nous donner pour esquiver une irruption de Dieu dans notre vie qui déborde nos schémas, nos plans, nos sécurités. Il n’y a pas de réponse de Dieu qui semble suffisante à Moïse pour qu’il se sente en sécurité et aille de l’avant.

Trois éléments soulignés dans le texte que nous écoutons aujourd’hui :
-  La présence de Dieu. Moïse ne sait pas ce qui se passe mais Dieu l’avertit que c’est seulement pieds nus qu’il doit entrer en contact avec cette terre que la présence de Dieu a convertie en terre sacrée.
De nouveaux horizons s’ouvrent devant nous ! La présence de Dieu dans le créé, je dirais que surtout la présence de Dieu dans l’être humain, nous invite à vivre dans une dynamique du « soin », en apprenant chaque jour à nous « déchausser ».
-  Dieu a écouté la plainte de son peuple. Je n’ai pas trouvé de phrase qui exprime mieux ce que nous pourrions appeler « la prise de parti » de Dieu pour les opprimés, que celle de l’un de nos professeurs de théologie ( Luis González Carvajal) qui nous disait : « Nous avons entendu parler de Dieu à cause d’une revendication de travail ». La grande œuvre salvifique de la libération d’Egypte commence ici, avec un Dieu qui écoute la clameur du peuple opprimé. C’est le premier grand récit de salut de l’Ecriture.
-  A la première difficulté que Moïse oppose à l’envoi, Dieu répond de manière vraiment étrange : il lui donnera un signe qui apparaitra seulement après qu’il aura accompli la mission. Les biblistes essaieront de trouver une explication à cette proposition paradoxale, mais pour nous… c’est vraiment difficile ! Appel à une confiance totale qui, sans sécurités, se met en route ?
Aujourd’hui il serait précieux de laisser résonner intérieurement le récit complet de l’Exode, en essayant de nous découvrir nous-mêmes, dans notre relation avec Dieu.

II- Je te rends grâce parce que tu as révélé ces choses aux gens simples.
Jésus vient de vivre une situation de confrontation douloureuse. Il n’est pas compris, il n’est pas accepté. Les « importants » de la société du moment se ferment pour ne pas l’écouter, ne peuvent accepter ses propositions…
Soudain, Jésus éclate en une joyeuse action de grâce au Père. Il confesse que Dieu a choisi les simples pour leur révéler l’essentiel, ce qui est vraiment important sur Dieu et sa proposition d’un Amour qui déborde notre capacité d’imagination, d’un Amour qui libère, qui guérit, qui sauve. Et effectivement, si nous nous arrêtons pour y penser et pour le « sentir » c’est la plus merveilleuse nouvelle que l’être humain puisse recevoir. Seulement, il nous arrive parfois d’aimer être parmi les « sages et les intelligents » et cette révélation s’estompe un peu pour nous car nous croyons en « savoir » assez sur Dieu et son salut. Et ainsi nos oreilles, notre esprit, notre cœur ne s’ouvrent pas à Lui avec la grande joie de celui qui espère le Dieu qui est nouveauté chaque matin et chaque soir de notre vie.
Et nous n’avons pas le choix de nous tromper nous-mêmes. « Personne ne connaît le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler ». Connaître notre Dieu, c’est assumer que tout ce que nous savons de Lui, nous le savons grâce à Jésus. L’interminable recherche de Dieu qui jalonne l’histoire de l’humanité peut nous être d’une grande aide, mais notre foi s’en tient à « ce que le Fils a voulu nous révéler » par ses paroles, ses gestes, sa vie, sa mort, sa résurrection.

Sr Gotzone MEZO