Commentaire des lectures bibliques du 12 novembre 2018

Lundi de la 32ème semaine du temps ordinaire
Lectures :
Tt 1,1-9
Ps 23, 1-2.3-4ab.5-6
Lc 17,1-6

Commentaire
Je te souhaite grâce et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus, notre sauveur

Il me semble que le début de la lettre à Tite, que nous écoutons aujourd’hui dans la liturgie, nous permet de découvrir - outre une longue série d’instructions et recommandations – deux aspects sur lesquels nous questionner et approfondir.
L’objectif de la mission : promouvoir la foi en un Dieu fidèle qui nous donne la vie pour toujours et qui se manifeste de manière définitive en Jésus Christ notre sauveur.
Les moyens ou instruments pour la mener à bien : une organisation de la communauté croyante qui se configure en répondant à certains critères.
La lettre n’utilise pas notre langage. Et le contexte est logiquement lointain pour nous.
Peut-être nous serait-il profitable de nous arrêter à observer « de l’extérieur » notre manière habituelle de nous situer -en paroles, mais surtout dans notre vie- comme membres de l’Eglise, personnellement et communautairement. Les autres nous percevront -ils comme des personnes qui ont expérimenté le salut de Dieu ? Annonçons-nous un sens à la vie ou peut-être des normes de conduite ?
En ce qui concerne les critères pour la configuration de la communauté des croyants en Jésus, la nécessité de s’organiser apparaît clairement, de telle sorte que quelques personnes ont la tâche d’accompagner, de prendre soin, de garantir la fidélité au message original.
Nous sommes au temps de l’Eglise naissante. Les apôtres, témoins et garants du message de Jésus et à son sujet, disparaissent et il faut trouver les moyens pour que la Bonne Nouvelle soit fidèlement conservée (il n’y avait pas encore d’écrits). Ce sont les prêtres (les anciens) qui prendront en charge cette tâche. Mais pour cela il est nécessaire de réunir certaines qualités qui ne viennent pas précisément d’une haute préparation académique, mais de la réalisation d’un processus de maturation humaine et spirituelle permanente, qui se traduit par un style de vie en syntonie avec le message que nous annonçons. Au-delà de toutes nos faiblesses et fragilités.
Et ce qui vaut pour les prêtres et l’évêque (à l’époque il n’existait pas d’organisation ecclésiale
comme l’actuelle) vaut pour chacun des croyants ; nous avons notre part de responsabilité dans la formation d’une communauté qui réponde au message et au désir de Jésus de Nazareth.

Augmente en nous la foi

Il est possible que derrière la parole « scandale » nous ayons des concepts, des interprétations, des représentations… variés. Nous disons souvent qu’il y a des gens qui se scandalisent pour très peu de chose ou pour des choses de faible importance.
Dans l’évangile que nous écoutons aujourd’hui, il est certain que lorsqu’il parle du scandale, Jésus ne réfère pas à ce type de choses. L’affirmation ferme qu’il fait nous indique qu’il parle de ceux qui, par leurs actions, causent un grave dommage aux petits, aux faibles, à ceux qui n’ont pas de possibilité de se défendre. Dans n’importe quel contexte ou sphère de l’existence. Et notre communauté ecclésiale n’est pas indemne du scandale causé par ses membres… Comme il sera important de ne pas regarder d’un autre côté et de savoir prendre les remèdes possibles.
Du scandale, Jésus passe immédiatement au thème du pardon. Un pardon que nous devrions être capables de toujours accorder. Les apôtres se rendent compte que la proposition de Jésus implique souvent des difficultés presque insurmontables, et ils s’adressent à lui, cette fois, avec la demande la plus appropriée : augmente en nous la foi.
Et vu que nous avons en nous tant de « ronces » auxquelles arracher les racines, comme il serait bon de faire nôtre, de cœur, cette prière !

Sr Gotzone Mezo, OP