Commentaire des lectures bibliques du 15 octobre 2018

Lectures :
Ecclésiastique 15,1-5
Mattieu 11,25-30

Cultive dans ton coeur le désir de sens
« Ainsi fait celui qui craint le Seigneur » (15,1 a) La première lecture de ce jour proposée par la liturgie commence de cette manière. « Ainsi fait… Que fait-il ? Si nous continuons à lire le texte nous ne percevons pas à quoi se réfère ce faire, c’est pourquoi je vous invite à lire ce qui précède et là oui, nous le trouvons. Ce petit texte de l’Ecclésiastique est la seconde partie d’un texte que les bibles intitulent « Psaume sur la Sagesse ».

L’auteur du livre personnalise la Sagesse : « comme une mère ou une jeune épouse vierge » (v. 2), et égrène jusqu’aux plus petits détails ce que la personne qui la désire va utiliser pour la posséder. Toute la première partie de ce psaume nous conte la recherche incessante que cette personne entreprend. « Elle la recherche comme un chasseur » (14,22) nous dit le texte ; pour peu que nous sachions ce que signifie chasser, nous savons quelles sont les attitudes indispensables pour se trouver face à une proie qui est libre et agit comme telle. Il y faut le désir, l’émotion, le silence persévérant, l’attention, le désir le plus profond el anhelo mas profundo, l’écoute, l’intelligence… Laissons résonner tout cela dans notre cœur et demandons-nous « pour qui ferions-nous tout cela nous aussi ? As-tu, avons-nous été capables de le vivre ? Et peut-être aurons-nous la joie de découvrir ce qui bat dans notre cœur ou de constater que vraiment nous ne parvenons pas à vivre notre vie avec passion. Prenons le temps de le méditer.

La Sagesse sort à ta rencontre !
Revenons à la première lecture de ce jour. Ici, la Sagesse tant désirée et cherchée sort à la rencontre et se donne entièrement à « celui qui craint le Seigneur et a embrassé sa Loi ». Elle va prendre soin de lui, le protéger, le nourrir, l’aimer, le soutenir en faisant de lui une personne « éloquente » non à la manière de notre monde, mais plutôt avec le style que Jésus nous présente aujourd’hui quand il dit « Apprenez de moi, qui suis doux et humble de cœur… » (Mt 11, 29b). Et Jésus affirme, que c’est le Père qui révèle tout son message aux petits et aux simples de notre monde.

L’éloquence, la Sagesse ne nous la donne pas seulement pour grandir nous-mêmes, pour notre vaine gloire, mais pour prendre la parole dans l’assemblée/la communauté. C’est pour que d’autres aussi puissent s’approcher de la richesse que j’ai reçue du Père et qui donne sens à ma vie et me rend heureux/se, de ce canal de grâce et le connaissent.

Jésus dans cet évangile, qui doit être l’un des plus beaux et des plus profonds, dévoile son âme, nous laisse pressentir les battements de son cœur, tandis qu’il égrène ce qui est inatteignable pour notre connaissance de la relation particulière qu’il vit avec le Père. Il laisse voir le désir qu’il a que les siens puissent lui être unis, en nous embrassant avec nos fragilités et limites. C’est plus encore, ces fragilités sont la porte par laquelle nous pouvons accéder au cœur miséricordieux de notre Père. « Venez à moi, vous qui êtes fatigués » (Mt 11,28).

Accueille cette invitation, laisse-la résonner ou te questionner tandis qu’elle éclaire ce qu’il y a dans ton cœur et quels sont tes désirs profonds. La foi en Jésus est un don et comme le dit l’Ecclésiastique à propos de la Sagesse, elle sort à ta rencontre.
Aujourd’hui nous célébrons la fête de Sainte Thérèse de Jésus, d’Avila, religieuse et réformatrice du Carmel, femme passionnée, livrée entièrement à la cause de Jésus et à l’extension de son Règne. « Je vis sans vivre en moi… et meurs de ne pas mourir ». Je termine avec une question de l’un des poèmes de la sainte : « Que voulez-vous faire de moi ? »

Virgilia Léón