Commentaire des lectures bibliques du 3/09/2018

par Sr Virgilia León Garrido

LECTURES :
• 1 Co 2,1-5
• Lc 4,16-30

« Ils fondent leur foi… sur le pouvoir de Dieu »

Paul, nous dit le texte, parvient chez les chrétiens de Corinthe en proclamant le mystère de Dieu. Nous pouvons nous demander : Que cache ce mystère ? De quoi s’agit-il ? Pour que nous ne perdions pas de temps ni d’énergies en discussions vaines, Paul lui-même répond carrément, avec sa manière particulière de prêcher. Il est impressionnant de voir avec quelle humilité et quelle force il affirme : « Je ne sais rien d’autre que Jésus Christ et Jésus Christ crucifié. »
Quelle expérience de rencontre et de vie n’avait-il pas pour parler ainsi ! Et quel désir d’annoncer ce salut pour que d’autres puissent faire cette expérience. Nous pouvons sentir qu’il est urgent pour lui de parler de l’espérance que donnent la mort et la résurrection de Jésus pour que la foi de cette communauté ne soit pas comme la paille emportée par le vent. Il a besoin de consolider des croyants qui puissent à leur tour se convertir en disciples du Christ.
Je vous laisse une question : Que peut-il arriver à Paul pour qu’il en vienne à s’exprimer ainsi : « Et j’ai été devant vous faible, craintif et tout tremblant » ? C’était un homme formé, ayant une doctrine claire et une expérience de prédicateur. Peut-être Paul ouvrait-il ici son cœur, nous permettant d’observer ses pensées les plus profondes et sa manière de se situer devant ce grand mystère. Pour parvenir à capter ce message, prenons un peu de temps pour prier avec le 1er chapitre de cette lettre.

« Tout le monde parlait bien de Lui ».

L’évangile de ce jour nous parle de la visite de Jésus à Nazareth et de la présentation de son programme aux gens de sa ville. Dans les deux versets qui précèdent la lecture d’aujourd’hui (4,14-15), Luc résume le début de la prédication de Jésus et l’auréole avec laquelle il arrive : « Tout le monde parlait bien de Lui». Il se présente dans la synagogue de la ville qui l’a vu grandir et prend la parole ; à la fin de celle-ci se produit la première grande altercation avec les gens qui l’écoutent, et on aperçoit un échec complet qui contraste excessivement avec ce qui a été dit plus haut. Qu’est ce qui a pu se passer ou qu’a-t-il dit pour que ses coreligionnaires changent tellement en si peu de temps ? Ça devait être quelque chose de très fort !
Jésus a choisi un texte d’Isaïe qui parle des pauvres, des prisonniers, des aveugles et des opprimés (Is 61,1-2). Ce texte reflète la situation des gens de Galilée au temps de Jésus L’expérience que Jésus avait déjà de Dieu Père, plein d’amour et de miséricorde, lui donnait un regard neuf pour observer la réalité. Au nom de Dieu, Jésus prend position en faveur de la défense de la vie et avec les paroles du prophète, il définit sa mission et se risque à dire : « Cette Ecriture que vous venez d’entendre s’accomplit aujourd’hui ! » Pour lui, il n’y a pas de retour en arrière. L’annonce de la Bonne Nouvelle est en cours, et dans le Royaume qu’IL présente, il y a de la place pour tous.
En prenant à son compte les paroles prophétiques, Jésus leur donne un sens plénier et définitif, il se déclare messie qui vient les accomplir. Cette manière d’actualiser le texte provoque une réaction de colère parmi ceux qui se trouvent dans la synagogue. Ils sont scandalisés et ne veulent rien savoir de Lui.
Par cette manière d’enseigner, d’unir Parole et Vie, Jésus éclaire et dénonce aussi notre prédication et notre manière de vivre la foi. Sur quoi notre foi est-elle fondée aujourd’hui ? Sommes-nous cohérents avec la Parole que nous disons ?
Aujourd’hui, nous célébrons avec toute l’Eglise la mémoire de Saint Grégoire le Grand, pape et docteur de l’Eglise, qui par sa vie et son œuvre a enrichi l’Eglise. Que par son intercession, toute l’Eglise puisse arriver à dire : « Aujourd’hui s’est accompli ce passage de l’Ecriture ! »