Commentaire des lectures bibliques du Mardi 1er mars 2022 de la 8ème semaine du temps ordinaire

Lectures
1 P 1,10-16
Ps 97, 1. 2-3ab.3c-4
Mc 10,28-31

« Soyez saints vous aussi dans toute votre conduite »
Il y a des contextes peu favorables à l’accueil de l’Evangile. La communauté à laquelle est adressée la première Lettre de l’apôtre expérimente la difficulté de vivre la suite de Jésus au milieu d’une ambiance hostile au christianisme naissant. Où trouver la force pour rester fermes dans la foi ? Comment maintenir l’ardeur de la foi quand nous expérimentons le rejet ou l’indifférence au message du Christ ?
La lecture de ce jour tente de répondre à cette question ; elle nous invite à fixer notre regard sur le salut auquel nous nous avons été destinés et que le Christ nous a apporté par sa mort et sa résurrection. Ce salut, qui est le but de notre foi, est l’espérance qui soutient le cheminement de la personne croyante au milieu des difficultés ; et toute l’annonce prophétique de l’Ancienne Alliance est orientée vers cette annonce du salut en Jésus Christ.
C’est pourquoi, à travers la Parole d’aujourd’hui, nous sommes invités à cultiver l’espérance dans le don de la grâce qui nous sauve et à vivre en cohérence avec elle. C’est-à-dire, vivre à fond notre être fils de Dieu, être saints. Cela signifie réorienter notre désir, en faisant nôtre le désir de Dieu, sa volonté, de telle manière que tout ce que nous pensons, disons et faisons soit transformé et guidé, du dedans, par l’Esprit de Dieu, par les sentiments du Christ et l’amour du Père.
Qu’en toute situation d’épreuve ou de difficulté, le salut auquel Dieu nous appelle et qu’Il nous offre gratuitement en Christ, nous aide à cheminer chaque jour avec espérance.

« Beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers. »
L’évangile de ce jour se situe dans le contexte du chemin que Jésus prend vers Jérusalem, avec ses disciples ; le chemin vers la croix. Sur ce chemin, Jésus veut enseigner à ses disciples ce que signifie et ce qu’implique de le suivre.
Le récit d’aujourd’hui se trouve juste après le dialogue de Jésus avec une personne qui désire trouver le chemin de la Vie et veut savoir ce qu’elle doit faire pour cela. C’est une personne qui accomplit la Loi, mais se sent attachée à ses biens, qui devaient être nombreux, et à cause de cela est incapable d’accepter l’invitation de Jésus à se séparer de ses richesses pour mettre en Lui toute sa confiance, ce qui est en définitive le fondement pour le suivre.
Nous découvrons dans le texte d’aujourd’hui les réactions si différentes des disciples et de Jésus devant cet événement.
Les disciples restent ancrés dans une mentalité de « récompense au mérite » et de ce fait, face à l’incapacité de l’homme riche, se sentent fiers d’eux-mêmes « d’avoir tout quitté » pour suivre Jésus. Comment ne pas attendre du Seigneur la récompense de leur choix de s’en remettre à Lui ?
A côté de cette réaction, si humaine, tellement nôtre, nous découvrons celle de Jésus qui regarde avec affection cette personne qui s’éloigne de Lui et qui, en outre, s’en va tristement. Cela nous fait prendre conscience du chemin difficile de la liberté intérieure face à tout ce qui nous attache, si nous nous appuyons sur nos seules forces ; cela nous ouvre à la démesure du don de Dieu, qui n’est jamais proportionné à notre don de nous-mêmes et nous déplace, puisque pour Lui, dans son infinie miséricorde, « beaucoup de derniers seront premiers et beaucoup de premiers seront derniers ».Cela réoriente notre regard pour découvrir que gagner, en réalité, n’est pas d’avoir plus des mêmes choses, mais d’entrer dans une dynamique de relations avec les autres, avec soi-même, avec Dieu et la création qui passe par le fait de vivre du service et du don de soi, et cela implique souvent conflit et difficultés, cela implique d’assumer la croix qui nous arrive quand nous essayons de vivre dans l’authenticité, à partir de l’amour.

Sœur María Ferrández Palencia