Commentaire des lectures bibliques du Mardi de la 2ème semaine de l’Avent

Lectures :
• Is 40,1-11
• Ps 95, 1-2.3.10ac.11-12.13-14
• Mt 18,12-14

I. Le Seigneur Dieu arrive

Nous avançons dans le temps de l’Avent, temps de l’attente par excellence. Et pas n’importe quelle attente mais l’attente du meilleur qui pouvait nous arriver : Dieu vient à notre rencontre ! La lecture du 2d Isaïe commence par ce cri de Dieu : « Consolez, consolez mon peuple ». Effectivement, le peuple d’Israël exilé à Babylone, avait besoin de consolation. Il rêvait d’une intervention de Dieu qui leur permettrait de revenir sur leur terre, de récupérer leur dignité et « leur identité ». Et le prophète leur annonce cette venue de Dieu avec « puissance ». Une puissance déconcertante, car elle se concrétise dans l’image d’un berger qui réunit son troupeau et en prend soin. Aucune précision sur ce qu’ils attendent avec un très ardent désir … L’actualité permanente de l’Écriture nous permet de nous situer devant cette Parole et de recueillir ce qu’elle nous communique aujourd’hui, la transformation à laquelle nous invite ce Dieu qui continue à arriver à chaque moment de l’histoire :
- Accepter que celui qui vient, c’est Lui, Lui qui apporte le salut. Un salut qui peut ne pas coïncider avec nos expectatives, avec notre manière de comprendre ce qui serait « meilleur ». Cela reviendrait à abandonner la prétention de concevoir le futur à notre manière, à nous abandonner en Ses mains et à placer en Lui seul notre espérance.
- Assumer la réalité de notre monde comme lieu de sa présence, croire que c’est dans cette réalité qui est la nôtre que le salut de Dieu se rend présent. Et que notre espérance peut hâter sa venue.
- Mettre l’espérance en œuvre. Il ne s’agit jamais d’attendre de voir ce qui se passe. Isaïe le dit très clairement. Le Seigneur vient, mais « préparez-lui un chemin dans le désert… ». Ce qui, traduit, ne signifie peut-être rien d’autre - rien de plus et rien de moins – que de mettre l’amour en action toujours et en toute situation.

II. Le Père ne veut pas qu’un seul de ces petits se perde

Dans ce chapitre de l’évangile de Matthieu sont réunies quelques instructions sur la manière d’agir dans la communauté de ceux qui suivent Jésus. Le cadre que dessine Matthieu situe Jésus entouré des disciples, qui sont très intéressés à savoir qui est le plus grand dans le Royaume des Cieux. Avant de répondre, Jésus prend un petit enfant et le place au milieu d’eux. A cette époque et dans cette culture, l’enfant représentait le dernier échelon de la société. Il ne comptait pour rien, n’avait aucune considération, aucun droit. La question du « plus grand », est laissée de côté, probablement devant la confusion des disciples. Et dans ce contexte, Jésus parle d’un homme qui, ayant cent brebis, en perd une et s’en va à sa recherche en laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres. Et il ne renonce pas à son effort jusqu’à ce qu’il la trouve. Et il se réjouit pour elle, plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne s’étaient pas perdues. Et aussitôt, il présente l’explication de cette histoire : Le Père ne veut pas qu’un seul de ces petits se perde. Le petit était l’enfant, personnification des « derniers », de ceux qui ne comptent pour rien. Et il nous dit clairement que Dieu veut le salut de tous et de chacun de ses enfants. De telle sorte que si l’un de nous est perdu, la communauté devrait faire tout son possible pour le retrouver, le recevoir, l’accueillir, l’intégrer… Mais il y a encore pour chacun de nous, quelque chose de meilleur et « d’impensable », quelque chose qui devient le fondement et la joie de notre vie : en tant de situations ou moments de la vie dans lesquels nous pouvons nous sentir « perdus », Dieu lui-même nous cherche, infatigable et se réjouit infiniment si nous nous laissons trouver.

Sr Gotzone Mezo