Commentaire des lectures bibliques du Mercredi 8 février 2023 5ème semaine du temps ordinaire

Lectures :
Gn 2,4b-9.15-17
Ps 103,1-2a.27-28.29be-30
Mc 7,14-23

« Rien de ce qui entre en l’homme ne peut le salir »

Dieu modela l’homme…, souffla dans ses narines et celui-ci devint un être vivant.
Dans la première lecture nous continuons le livre de la Genèse. Nous nous trouvons devant le second récit de la création. C’est un récit plus ancien que celui que nous lisons dans le premier chapitre. Il commence en exprimant non pas la création de l’univers, mais la création de l’être humain et de l’habitat qu’il lui offre où il pourra vivre.
Le récit décrit par l’auteur est une création où il n’y avait ni plantes ni herbe ni pluie et pas non plus « d’homme pour cultiver la terre ». (v.5) Cependant, il décrit un type de paradis où « montait du sol une vapeur qui arrosait toute la face de la terre. » (v.6). Le Seigneur modela le corps d’Adam. Selon ce récit, il le fit avec l’argile du sol. Ici Dieu est présenté comme un potier qui se met à former l’homme à partir de la poussière. Lui, il fait tout : les sources, les plantes, les arbres… mais avec une affection et une attention particulières il fait le corps humain. Le texte met l’accent sur le fait que Dieu donne vie à la terre grâce à l’eau et par son souffle donne vie à l’homme. C’est une manière directe de nous dire que Dieu déploie toute son attention pour faire l’homme et que l’homme se convertit ainsi en être vivant.
Regardons-nous avec attention. Contemplons-nous. Nous sommes des œuvres uniques, il n’y a personne d’égal à toi dans tout l’univers. Il se peut que des personnes te ressemblent, mais au final, tu es différent. Tu es spécial. Dieu t’a créé et t’a donné la vie d’une manière spécifique, et cela vaut pour chaque être humain.
Dieu a construit un jardin et, en son milieu, a placé l’homme qu’il avait modelé. Au milieu du jardin il planta aussi l’arbre de la « connaissance du bien et du mal ». l’Eden est un paradis car il a de l’eau en abondance et tout peut y pousser, mais Dieu n’a pas l’intention que l’homme en profite comme nous l’imaginons parfois. « Être un lieu où l’homme peut manger des fruits, en profiter sans faire aucun effort. » L’homme peut disposer à sa guise des fruits de tous les arbres, Dieu lui a TOUT donné, sauf un : l’arbre du bien et du mal ; de celui-ci l’homme ne doit pas manger.
Dans le dessein originel, Dieu assigne un travail à l’homme, celui-ci doit labourer et prendre soin du jardin ; Il lui confie des responsabilités. Labourer et prendre soin du jardin peuvent être des activités agréables. Je crois que Dieu l’a pensé ainsi pour l’être humain.
Le travail deviendra désagréable seulement après l’apparition du péché, c’est-à-dire quand Adam a désobéi au commandement divin.

« Rien de ce qui entre dans l’homme ne peut le salir »

Aujourd’hui, dans l’Evangile de Marc, Jésus nous enseigne que tout ce que Dieu a créé est bon. C’est plutôt, notre intention tordue qui peut contaminer ce que nous faisons. Cet enseignement de Jésus déconcerte non seulement les gens qui le cherchent mais aussi les disciples eux-mêmes qui une fois de plus le questionnent sur le sens de la comparaison qu’il a utilisée devant les gens. Jésus profite de cette occasion pour poser les bases et les principes solides sur lesquels doit se fonder la moralité authentique.
Jésus s’est affronté aux pharisiens à cause de la manière légaliste avec laquelle ils agissent et imposent à tous leurs prescriptions, parvenant à tuer l’esprit de la loi. Ce qui importe à Jésus ce sont les gens, il voit que la loi des pharisiens les enchaîne, les empêchant de vivre la véritable liberté des enfants de Dieu. Jésus leur dit que l’important n’est pas de maintenir la « pureté légale » en s’ajustant scrupuleusement à la lettre de la loi en ce qui concerne ici les aliments et leur préparation. De plus : il n’y a aucune raison de penser qu’il existe des aliments plus « purs » que d’autres ; tous viennent de la main de Dieu et sont, de par leur nature, au service de l’être humain.
Jésus attire l’attention sur ce qui provient de l’intérieur, sur ce qui se génère dans le cœur humain. C’est là que réside la source de nos actes, les bons et les mauvais.
C’est pourquoi Jésus nous dit : « Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui, entrant en lui, puisse le contaminer, mais ce qui sort du cœur, voilà ce qui contamine. (Mc 7,15). L’expérience de l’offense à Dieu est une réalité. Nous n’avons pas besoin d’être des lumières pour le constater. Nous découvrons avec facilité cette trace profonde du mal en nous et en notre monde rendu esclave par le péché. La mission dont Jésus a chargé ses disciples et qu’il continue à nous confier aujourd’hui, est de nettoyer, confiant à sa grâce tout ce qui contamine les cœurs et rend notre monde esclave. Seule notre volonté peut estropier le plan divin, soyons vigilants pour qu’il n’en soit pas ainsi. Nous pouvons faire de grandes choses si nous réalisons que chacun de nos actes humains se transforme s’il est uni à la volonté de Dieu.
Jésus ne mentionne ici que la source de nos actes mauvais. Nous savons aussi que dans le cœur de l’homme habite également tout le bien que nous sommes capables de faire pour que le Règne de Dieu continue à croître en notre monde. Comme communauté chrétienne, pratiquons cette invitation.

Sr Virgilia León Garrido