Commentaire des lectures bibliques du mercredi de la quatrième semaine du temps ordinaire - 6 février 2019

He 12,4-7. 11-15
Mc 6,1-6

« Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur »

Le langage des comparaisons que l’auteur utilise dans cette partie de l’exhortation peut nous étonner aujourd’hui ; que celles-ci ne nous freinent pas car il importe de capter ce qu’elles veulent nous dire. Elles nous proposent de découvrir le meilleur de notre être, de nous éduquer.
« Dieu nous traite comme ses fils et filles ».
Tout être humain qui cherche Dieu doit être vigilant et disposé à livrer bataille contre le mal, le péché qui peut facilement s’infiltrer et s’installer dans notre être, dans notre conscience parce que nous l’avons laissée s’endormir, et qu’ainsi nous perdons la bataille. Le péché est notre adversaire et a besoin d’être contré fréquemment pour que nous n’y tombions pas.
Il semble que l’auteur de cette lettre dénonce quelques personnes de la communauté : « ils n’ont pas lutté suffisamment, ils ont oublié l’enseignement reçu, ils ont besoin d’être corrigés et d’accepter les reproches. » Il les invite à reprendre la course pour atteindre l’objectif, comme l’ont fait leurs ancêtres. Mais qu’il est difficile d’accepter une correction quand on est tombé ! Nous avons certainement tous de l’expérience dans cette éducation.
Examinons nos attitudes dans la vie quotidienne et reprenons souffle. Quelqu’un nous précède sur ce tronçon du chemin. Fixons les yeux sur « Jésus qui est à l’origine et au terme de notre foi ». Qu’Il n’ait pas à s’étonner de notre manque de foi. !

« Et Il s’étonna de leur manque de foi »

Après une longue absence, pendant laquelle Il a prêché dans d’autres lieux, Jésus revient dans son village, accompagné des disciples qui le suivent. Comme de coutume, à l’arrivée du samedi, il va à la synagogue pour participer à la réunion de la communauté. Jésus n’en est pas le coordinateur, ni celui qui anime la prière. Cependant, il prend la parole et commence à enseigner, nous dit le texte.

« Il prend la parole… »
Imaginons le cadre un instant. Nous pouvons penser à l’une de nos célébrations, conférences ou prières communautaires. Et que pendant l’une d’elles, un « certain Jésus » se lève et commence à exprimer son opinion, à nous « enseigner ». Que se passerait-il en nous ? Quelle ambiance cela déclencherait-il ? Y aurait-il une écoute silencieuse ou des murmures ? Je nous invite à prier avec cela.
« Il prend la parole » … Je me demande aussi s’il ne serait pas en train d’adresser à chacun de nous et à notre Eglise une invitation pour que tout ne soit pas aussi réglementé et que nous osions donner notre opinion et notre participation dans la communauté chrétienne et en dehors d’elle. Prendre la parole dans une assemblée est compromettant. L’autre sait ce que je pense et à un certain moment il peut exiger de moi de la cohérence.
C’est risqué de « prendre la parole ». Jésus le sait, mais il ne peut garder pour lui le trésor pour lequel il est venu : Dieu aime l’humanité et celle-ci doit le savoir, l’entendre, l’apprendre et lui donner sa propre réponse. La grâce est à notre portée… Oses-tu ? Osons-nous prendre la parole pour permettre à la Parole de Dieu qui éclaire nos vies de s’exprimer par nos voix, pour que le monde sache qu’il est sauvé et que Dieu attend la réponse de chacun, selon la grâce reçue ?
Depuis le début de sa vie publique, Jésus n’a pas cessé d’annoncer que le Règne de Dieu est proche et d’inviter à changer de vie pour l’accueillir. Les signes qu’il faisait auraient dû produire une augmentation d’ouverture de foi en ses auditeurs, mais ce n’a pas été le cas dans son village et ce rejet a dû lui être très douloureux.
Le texte conclut : « qu’il n’a pu faire là aucun miracle ». Dieu ne fait pas violence à notre liberté ; simplement il attend et continue à nous aimer. Aujourd’hui aussi il veut nous « enseigner ». Soyons attentifs et vigilants. Il chemine dans notre histoire et peut s’y manifester dans n’importe quel événement. Cultivons la foi et l’ouverture au mystère.

Sr Virgilia León