Commentaire des lectures du jour - Lundi 22 février 2021 - Chaire de Saint Pierre

Lectures :
1P 5,1-4
Ps 22
Mt 16,13-19

« Soyez les pasteurs du troupeau de Dieu »

Dans sa première lettre, Saint Pierre écrit à des communautés de la première génération chrétienne pour les encourager et les soutenir, étant donné qu’ils vivent des moments difficiles de persécution et d’incompréhension à cause de leur foi. Si dans les chapitres précédents il s’est adressé à tous les croyants, il s’adresse maintenant aux anciens de ces communautés ; et il le fait comme celui qui a été témoin de la mort et de la résurrection du Seigneur. Il veut leur rappeler que la mission qu’ils ont reçue est avant tout d’être les pasteurs d’un troupeau qui appartient à Dieu, et non à eux-mêmes ; et qu’en conséquence ils sont au service humble de celui qui est l’unique pasteur et en qui il leur faut chercher et découvrir ce que signifie la tâche de pasteur.
Je vous invite à lire cette Parole en contemplant l’image biblique du Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Nous souvenir du logo officiel de l’année de la Miséricorde dessinée par le Père Marko Rupnik peut nous aider pour cela. : sur ce logo le Christ apparaît portant une personne sur ses épaules ; l’amour miséricordieux du Père qui nous a été révélé par le Christ devait être mis en valeur. Lui, il nous montre qu’être pasteur signifie porter sur ses propres épaules la réalité humaine qui nous entoure ; et la porter, non comme un poids, mais comme un frère, une sœur : en accueillant et embrassant cette réalité unique qu’est chaque être humain, à partir d’une communion profonde, à partir de la fraternité.
Prions le Seigneur pour ceux qui exercent d’une manière ou d’une autre le service d’accompagner les personnes et les communautés. Prions pour nous-même à qui il revient souvent d’accompagner les autres. Ce sont des responsabilités qui nous invitent à regarder dans le miroir la manière de nous situer devant les personnes et à vivre cette tâche, non en essayant d’imposer notre vision des choses, mais dans le service généreux, et à partir de l’écoute en profondeur de chaque personne et du regard d’amour que Dieu lui adresse. Une des choses qui impressionne dans l’icône de Rupnik est qu’il y a un œil commun au Christ et à la personne qu’il porte ; parce que l’étreinte de Dieu, l’intimité avec Lui, son pardon qui nous sauve, fait que notre être est guéri et transformé et que nous pouvons récupérer la vraie vision des choses et de la vie et les voir avec le regard de Dieu imprimé au-dedans de nous. Voir et agir avec espérance, avec charité et confiance : comme le bon Pasteur.

« Tu es le Fils du Dieu vivant »

En la fête de la Chaire de Saint Pierre, nous célébrons la foi en Christ, le Fils de Dieu ; la foi qui fonde notre vie, soutenue par la chaîne de témoins qui nous ont précédés, et qui nous unit comme famille, comme Eglise ; celle qui surgit à partir d’un appel personnel du Seigneur à le suivre. Souvenons-nous en ce jour des premiers disciples que Jésus a appelés, en s’approchant de leurs vies, au milieu de leurs tâches quotidiennes, comme il continue à s’approcher des nôtres. Parmi ces disciples de la première heure, nous nous souvenons aujourd’hui de Simon, le frère d’André. Simon, ce pêcheur rude, impulsif, plein de contradictions, à qui beaucoup d’entre nous pouvons nous identifier. Disposé à tout pour le Christ et qui, au moment où les choses sont devenues difficiles l’a trahi et abandonné ; mais qui fut capable, en croisant son regard plein d’amour, de se laisser pardonner et laver par Lui, d’apprendre à se placer derrière Lui et à permettre qu’un Autre fixe le cours de sa vie. Sur ce chemin lent de maturation dans la foi, à partir de la conscience humble de sa fragilité, il a pu dire du fond de son cœur au Seigneur : « Tu sais tout, tu sais que je t’aime » et recevoir de Lui un nouveau nom : « Maintenant je te le dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »
L’image de la roche, de la « pierre » évoque pour nous ce qui est ferme, stable et par conséquent ce sur quoi nous pouvons nous appuyer parce que c’est solide et résistant. L’image de la « pierre angulaire » d’un édifice, ajoute à l’idée de solidité une autre image différente : celle d’être base ou fondement de quelque chose. »

En utilisant ces deux images nous avons comparé l’Eglise à un édifice construit à partir de la pierre angulaire qui est le Christ. C’est Lui qui nous soutient, c’est à partir de Lui que se forme toute la structure, c’est Lui qui lui donne unité et solidité.
En cette fête d’aujourd’hui, rendons grâce pour la foi reçue et sentons-nous partie prenante de l’Eglise, unis à tant d’hommes et de femmes qui ont vécu et continuent à vivre l’aventure de la foi.

Sr María Ferrández Palencia

Photo : La chaire de saint Pierre (en bas et au centre de l’image), dans son reliquaire construit par le Bernin dans la basilique Saint-Pierre de Rome