Commentaires des lectures bibliques du mardi 24 mai, de la 6ème Semaine de Pâques

Lectures
• Ac 16,22-34
• Ps 137, 1-2ª.2bc.3 .7c-8
• Jn 16,5-11

Commentaire

1- Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé
Le récit des Actes des Apôtres que nous écoutons aujourd’hui a sûrement besoin d’un cadre dans lequel le situer, de son contexte, pour essayer de découvrir son message pour les croyants de tous les temps.
Laissant l’Asie, la prédication de Paul a atteint « l’Europe ». Nous sommes à Philippes, et Paul, avec Silas, trouve les moyens de se mettre en contact et de dialoguer avec les gens du lieu. Il n’existait pas encore de « plans de pastorale » et le grand évangélisateur des premiers temps allait chercher les gens là où ils se trouvaient.
A Philippes, il entre en contact avec un groupe de femmes, et l’une d’entre elles, Lydie, sera à l’origine de la communauté chrétienne de Philippes. La prédication de Paul et Silas provoque une altercation et tous les deux finissent – de manière injuste – en prison, après avoir reçu une sérieuse bastonnade.
La lecture d’aujourd’hui nous les présente dans la prison, où ils vont passer seulement une nuit, bien que le récit que nous entendons ne nous le dise pas.
Une nuit extraordinaire dans laquelle, au-delà du langage du merveilleux, nous pouvons avoir quelque intuition de ce que l’auteur veut peut-être nous communiquer :
- La prédication du message de Jésus ne sera pas exempte de difficultés, de problèmes et de souffrances pour les évangélisateurs. Elle est provocante, elle perturbe et nous ne sommes pas tous et toujours disposés à nous ouvrir à l’étonnement indescriptible de l’annonce qui nous est offerte.
- Les prédicateurs persécutés et emprisonnés ne perdent ni la sérénité ni la joie. Ils prient, ils chantent, ils louent Dieu…
- Leur témoignage, leur manière d’être, leur capacité à continuer d’annoncer Jésus au milieu de la difficulté, est à l’origine de la conversion du geôlier. Voilà ce qui est arrivé de plus grandiose cette nuit-là : au fond d’une prison, le salut de Dieu s’est manifesté. La réalité se transforme en joie, en allégresse, en libération…

2- Si je m’en vais-je vous enverrai le Paraclet
Pendant ces dernières semaines, nous entendons dans la liturgie l’évangile de Jean. Aujourd’hui nous sont offerts quelques versets du chapitre 16, qui font partie du long discours de Jésus pendant la dernière Cène, selon l’évangile de Jean. Des versets sur lesquels même les grands spécialistes en études bibliques ne se mettent pas d’accord quant à l’interprétation. Pour nous qui ne le sommes pas il reste seulement la possibilité de nous demander s’il y a quelque chose dans le texte évangélique qui touche, éclaire, oriente… notre compréhension de la foi, notre vie, notre réalité sociale…
Jésus parle à ses disciples de la tristesse qui remplit leur cœur. Une tristesse qui ne semble pas se référer seulement au départ de Jésus mais à ce qu’il vient de leur dire dans les versets précédents, que nous avons lus dans l’eucharistie d’hier. Ils vont être exclus, persécutés, tués, parfois au nom de Dieu. C’est exactement ce qui arrive avec lui, qui mourra le lendemain comme maudit de Dieu.
Ses disciples ne peuvent espérer que la prédication du message soit un chemin de roses, et nous l’avons déjà constaté dans la première lecture d’aujourd’hui.
Mais Jésus insiste sur le fait qu’il est bon pour les disciples qu’il s’en aille car il va leur envoyer le Paraclet. Son Esprit, présent en eux, leur permettra de transcender la réalité pour découvrir, assumer et bénéficier de la vérité la plus profonde : dans l’échec et la mort dont ils vont être les témoins la victoire de Dieu va se montrer, en son Fils ressuscité, exalté, glorifié.

Sr Gotzone Mezo