France : Brother & Sister Act Missionnaires de la Joie !

Publicado el : 12 de junio de 2015

Le premier week-end de mai, les jeunes religieux/ses de France (-40 ans) s’étaient donné rendez-vous à Antony (92) et Paris. Vous avez peut être reçu l’invitation à nous rejoindre dans la prière à la messe de clôture à Notre Dame de Paris le dimanche… Nous étions 700. Je faisais partie du comité de pilotage de ce rassemblement. Clarisse et Carine étaient aussi venues donner un coup de main (efficace) comme bénévoles. Je vous partage un extrait de l’intervention de Mgr José Rodriguez Carballo, secrétaire de la Congrégation des Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, qui nous avait rejoint le samedi… en écho à la question qui nous était posée pour ce numéro des Echos sur notre bonheur d’être religieuse aujourd’hui...

« Comment est la vie consacrée aujourd’hui ?
Dans la vie consacrée, on rencontre aujourd’hui trois types de personnes : les pessimistes, les optimistes et les réalistes.

Les pessimistes. Avec eux, tout va mal : c’est le chaos, la nuit obscure (elle passe dans un tunnel sans fin et sans savoir ce que nous allons trouver au bout) et le crépuscule (la vie consacrée a rempli sa mission et elle peut mourir. Que le dernier éteigne les lumières et ferme la lumière). Lisez l’homélie du pape Benoît XVI du 2 février 2013, son testament pour la vie consacrée. Il nous invite à ne pas être des prophètes de malheur.

Les optimistes. Pour eux, tout va bien dans la vie consacrée. Ils utilisent aussi trois mots : les mêmes, mais avec d’autres sens. Le chaos : ils se rappellent le chaos primitif de la Genèse avant la nouvelle création. Le chaos, que nous traversons, est le début d’une nouvelle création.
La nuit obscure : ils se rappellent que dans la nuit obscure (Cf. St Jean de la Croix) la vie consacrée vit une nuit obscure : c’est un temps d’épreuve temps dont elle sortira raffermie. Le crépuscule : les choses doivent passer pour donner vie à une nouvelle création. Je ne partage ce diagnostic. Dire que tout va bien c’est fermer un œil et l’autre.

Les réalistes : ils vivent le temps de la crise et de l’hiver. Oui, ce sont deux mots négatifs. Mais ils nous invitent à une vision positive. Crise. En grec crisis vient de griego et signifie que nous arrivons à un moment où il s’agit de décider. En soit la crise n’est ni positive ni négative. Tout dépend des décisions que nous prenons, ou que nous ne prendrons pas. Il ne faut avoir peur de dire que la vie religieuse (et l’Église) est en crise… parce qu’il est temps de prendre des décisions. Hiver : c’est apparemment la saison de la mort, sans fleurs ni feuilles. C’est la saison où la nature travaille le plus. Elle fait un travail en profondeur, à la racine. Ce sont les racines qui permettent que la vie se poursuive. Un arbre avec des racines saines donnera des fruits sains. La vie consacrée est en hiver. Elle doit travailler l’essentiel. Elle doit travailler ses fondements. Je suis de ceux-là, les réalistes. Nous vivons en effet un moment de crise. Et cette crise est là pour nous inviter à prendre des décisions, à travailler à nos fondements. »

Sœur Anne-Claire Dangeard