Gran Canaria : « Dans la prison »

Publié le : 25 mars 2020

Depuis qu’il nous a été communiqué par le délégué à la pastorale pénitentiaire que nous ne pourrions plus aller à la prison jusqu’à nouvel ordre, je ne peux m’empêcher de penser à la situation particulièrement difficile que vivent les prisonniers.

Ce sont des personnes qui vivent confinées pendant des années, par leur responsabilité, d’accord, mais la dureté de la situation est difficile à imaginer pour qui n’y est pas. Ces personnes ont un peu de répit grâce aux activités qui leur sont offertes, en particulier par la pastorale pénitentiaire, les visites, les rencontres et soutiens divers de l’extérieur qui leur sont accordés dans la mesure où ils répondent de manière adéquate. Et ils apprécient bien ces espaces.
En ce moment, personne ne peut entrer à la prison sauf les fonctionnaires pénitentiaires. Les prisonniers ne peuvent ni sortir de leur module ni accéder à aucun autre type de communication pour un temps dont on ne sait pas combien il va durer. Je suis choquée que leur situation ne soit même pas mentionnée dans les moyens de communication ces temps-ci.
J’ai su que les tensions commencent à monter et que les autorité commencent à s’en préoccuper. Ne pas sortir de sa cellule, ne pas recevoir de visite, n’avoir pas de contact familial, ne faire aucune activité… trop de « non ». La dernière nouvelle qui m’est parvenue est que, grâce à l’influence de la pastorale pénitentiaire, qui a insisté dans sa demande, les autorités ont accepté de gérer le pécule habituel qui avait été suspendu. La pastorale accorde une carte de téléphone mensuel à ceux qui n’ont rien.
Ces lignes se proposent, en ces temps difficiles, de nous souvenir, dans notre prière, de ces personnes privées de liberté.
Ce qui n’est pas nommé, n’existe-t-il pas ?

Sr Carmen Lanao
Bénévolat à la pastorale pénitentiaire

Traduit de l’espagnol par Sr Anne Marie Geffroy