Jumelage France-Japon par Sr Catharina Chevreau

Publicado el : 30 de enero de 2019

Pour la prière de la fête de la CRSD, ce 9 septembre 2018, Sœur Ysabel nous rappelait nos jumelages entre pays, pour nous France-Japon. Or la France avait la joie d’accueillir Sr Marie Albert Takeuchi, jeune professe japonaise, assignée au juniorat international de Poitiers, elle y a vécu ce temps fort.

Passant par Paris-Grenelle avant de repartir au Japon ce 8 janvier, ensemble nous avons regardé et choisi photo et document concernant la fondation pour vous les partager : Voici une lettre écrite par l’une des cinq fondatrices de la première maison, située à Sendaï.

« Laissez venir à moi les petits enfants »

L’année dernière à pareille époque, j’étais encore au Japon et je pensais déjà au cinquantenaire du TENSHI-EN et je comptais bien le fêter au milieu de vous… mais les desseins de Dieu étaient autres.

Laissez-moi donc de loin, de France, vous dire mes souvenirs se rapportant aux origines du TENSHIN-en.

Nous étions arrivées au Japon le 8 octobre 1931. Bien vite, les enfants du quartier prirent l’habitude de venir dans le jardin ; puis chaque jour de 4 à 5h, « yo ji kara » pour écouter la parole de Dieu et s’amuser aussi. Mais cela ne suffisait pas à une certaine petite bonne femme de 4 ans qui passait à peu près toutes ses journées chez nous. Et chaque jour, on entendait la petite voix de Chiko chan : « Akete detei sama akete ! ». Avec les beaux jours, les visites se faisaient de plus en plus matinales. Même une fois, pendant la messe on entendit : Akete dotei sama akete ! ». La porte restant close, la petite voix s’éleva de nouveau : « Akete detei sama akete » puis ce fut le silence. Les prières achevées, on alla ouvrir la porte et ce fut pour trouver, accroupie sur le seuil, une Choco chan endormie.

Au début du printemps 1933, le Père Bissonette nous demanda si nous ne pourrions pas prendre à demeure chez nous quatre petites sœurs qui se trouvaient dans une situation familiale difficile. C’était, sous une autre forme nous dire aussi : « Akete detei sama akete».

La permission de la Maison mère étant accordée pour les accueillir, quelqu’un de dire : « et pourquoi pas Chico chan aussi ? ». Des pourparlers suivirent et le 21 avril 1933, Chico chan devenait notre première enfant ; cette fois, c’était pour tout de bon que la porte s’était ouverte à elle.
Les 3 et 5 mai suivant, deux par deux les quatre petites sœurs arrivaient. Chico chan avait déjà appris beaucoup de choses avec le catéchisme en images de la Bonne Presse et elle nous poursuivait, ses petits doigts fixés sur son front et réclamant : « De l’eau ici, de l’eau ici ». Le baptème elle le reçut le 2 juilet 1933 ainsi que les quatre sœurs.

Chico chan avait répété : « Akete ! Akete ! » Et les detei sama lui avaient ouvert. Plus tard, ce fut le Seigneur qui prit l’initiative : « Viens ! Je t’ouvre les portes de mon Ciel ! » - C’était le 10 août 1944 - Elle avait 17 ans.

Après les cinq premières enfants, bien vite arriva une petite chrétienne confiée par son père mourant ; puis trois grandes désirant devenir chrétiennes… puis d’autres et d’autres… et les portes ne se sont jamais fermées… et cela dure depuis 50 ans !
Autant d’enfants, autant de cas. Mais pour tous, recherche d’un abri, d’un refuge, d’une aide accueillante : « Akete ! Akete ! »
Venez, enfants ! Les portes vous sont ouvertes. Les mères , les éducateurs, tout le personnel tous sont là pour vous ouvrir les portes, les bras, le c à quelque moment que ce soit.

Célébrons ensemble dans la joie, la reconnaissance et la confiance ce cinquantenaire.

A tous ceux qui se sont dévoués au THENSIHI-en, jour et nuit et qu s’y dévouent actuellement… a tous les enfants qui y vivent maintenant ou qui y ont passé quelque temps de leur vie… à tous, amis et protecteurs du THENSHI-en, omedeto gozalmasu !

Sincères félicitations et Merci !
Longue vire au THENSHI- en !

Unie de loin dans la prière.

Sœur Marguerite de St Sacrement, OP
dite « Maria Sama »

Sr Catharina Chevreau