Commentaire biblique des lectures du 27 mars 2019

Commentaire :

1-Qui a des dieux aussi proches que le Seigneur notre Dieu l’est de nous ?
Le discours de Moïse à Israël, que nous écoutons aujourd’hui, est une proposition solennelle d’acceptation de La Loi, magnifiquement motivée par l’appel à la mémoire de ce qu’a été son expérience comme peuple.
Israël a vécu l’événement de l’Exode, sa sortie d’Egypte et son cheminement au désert comme l’œuvre merveilleuse de Dieu en sa faveur. Le peuple se constitue comme tel, à partir de l’expérience d’avoir un Dieu qui se fait proche d’eux, présent à leur histoire, dans les événements quotidiens, qui écoute, qui marche avec eux… qui libère et sauve.
Ce Dieu qui, par l’entremise de Moïse, établit une Alliance avec eux, en leur donnant une Loi.
Pour nous, la parole loi suggère peut-être fondamentalement l’idée d’obligation. Avec ce qu’a de mauvaise presse, tout ce qui semble obligatoire… Et, en plus de cela il est très probable que nous connaissions partout des lois vraiment injustes, qui ne cherchent pas le bien commun.
Ce n’est pas le cas de la Loi que Moïse a remise au Peuple. En elle est offert un guide qui permet de s’orienter en route, de faciliter la découverte de ce qui est bon pour tous et de ce qui nous fait du mal… Il ne s’agit pas de se soumettre à la volonté d’un Dieu capricieux, mais de prendre conscience du fait que l’Alliance qu’il nous propose est la possibilité d’une vie authentique. D’où l’insistance de Moïse.
Et pour nous aujourd’hui ? L’invitation à faire mémoire de la présence de Dieu avec nous, de sa main forte, libératrice et salvatrice dans notre vie. De passer tout cela dans nos cœurs et de rendre grâce. Et de le raconter « à nos enfants »…

2-Je ne suis pas venu abolir la Loi ou les Prophètes, mais leur donner la plénitude.

Nous continuons à parler de la loi, familière aussi dans l’évangile de Matthieu. Et dans les trois versets que nous écoutons aujourd’hui dans la liturgie, le langage employé par Jésus peut nous surprendre. Il est venu pour mener à leur plénitude La Loi et les Prophètes.
Nous sommes dans le chapitre 5 de Matthieu, le Sermon sur la Montagne, la grande déclaration d’intentions, le manifeste du programme de Jésus. Et cela ne commence pas par des « commandements », mais par des déclarations de « bonheur » qui pour la majorité d’entre nous sont difficiles à comprendre. Il n’y a pas de Loi proprement dite.
Mais après cela, Jésus apparaît exposant sa position face à la Loi et aux prophètes, expression faisant référence à l’ensemble de l’Ancien Testament, à l’Ecriture. Il ne se réfère pas aux interprétations interminables que les Juifs ont données à la Loi au cours des temps, tombant dans une multitude de préceptes vides de contenu authentique. Jésus apparaît lui-même dans ce chapitre de l’évangile de Matthieu comme celui qui réinterprète la loi par son fameux : « vous avez entendu… mais moi je vous dis… »
Quelle plénitude alors de la Loi et des Prophètes ? Sera-t-il nécessaire pour nous de ramener l’attention à l’Ancien Testament pour être assurés de vivre l’accomplissement de cette Loi ? En écoutant Jésus, nous pouvons déduire qu’il ne s’agit pas de cela. La Loi et les Prophètes atteindront leur plénitude de sens dans cette Nouvelle Alliance que Dieu fait avec nous en Jésus.
Lui seul et sa ‘proposition-invitation’ incarnent la plénitude. Dans cette Nouvelle Alliance, nous ne vivons pas en dépendance de la loi. Nous voulons seulement, le suivre, Lui, en essayant d’apprendre à aimer.

Sœur Gotzone Mezo