Commentaire des lectures du 8 février 2022 - Mardi de la 5ème semaine du temps ordinaire

Lectures :
1 R 8,22-23.27-30
Ps 83
Mc 7,1-13

“Mais, Dieu peut-il demeurer sur la terre ?”
Toutes les religions donnent de l’importance au lieu sacré, lieu de prière et de rencontre avec la divinité. Les Hébreux ont eu, pendant le temps de leur pèlerinage au désert, leur “tente de la rencontre.” Le roi David, en renforçant son règne voulut construire à son Dieu un temple où placer l’Arche de l’Alliance. Cependant Dieu avait d’autres plans. ”C’est ton fils qui me le construira” et Salomon a pu réaliser cette promesse.
Dans la première lecture une sélection d’une profonde et belle prière, offerte par le roi pendant la consécration du temple, a été faite. (Dans le libre des Rois elle est beaucoup plus longue).

Contemplons l’image du jeune roi Salomon, debout devant l’autel de Dieu et devant son peuple ; sa force et son courage impressionnent. Elevant les bras vers le ciel, il exprime à haute voix une prière solennelle au nom de tout un peuple qui se sait propriété de Dieu. Il rend grâce à Dieu pour sa fidélité, et parce qu’Il ne rompt jamais l’alliance avec “son” peuple.
Il reconnaît que Dieu n’a pas besoin de temple et ne peut y être enfermé et cependant, il consacre aujourd’hui ce lieu pour faciliter la rencontre avec l’être humain, étonné “que Dieu puisse habiter sur la terre”. Le temple est plus pour nous que pour Dieu.

Salomon est conscient de la transcendance de son Dieu, de sa grandeur, au-delà de la compréhension que nous pouvons en avoir et, en même temps, il le sent comme le Dieu proche, compatissant, qui écoute la petitesse de son serviteur, et qui, à cause de cela, écoutera aussi tous ceux qui le chercheront en ce lieu d’un cœur sincère. Salomon termine sa prière par la supplique réitérée : “Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur ce temple “ (v. 29ª) “Ecoute-les du ciel où tu résides, écoute et pardonne !” (v.30). Vivre en priant ainsi réduit la distance, et les liens entre Dieu et le peuple, entre Dieu et l’humanité se renforcent. Chrétiens, nous avons la possibilité de vivre une plus grande proximité, depuis que le Père a envoyé son Fils pour nous sauver en Lui et par Lui.

“Comme ils savent bien annuler le commandement de Dieu !”
L’évangile d’aujourd’hui parle des coutumes religieuses du temps de Jésus et de la manière dont les pharisiens enseignaient ces coutumes aux gens. Quelques maîtres de la Loi voient comment les gens entourent Jésus et écoutent ses enseignements ; ils se sont déjà positionnés comme adversaires ; cependant ils n’osent pas le manifester en face et l’abordent en analysant les manières de se conduire de ses disciples. Jésus profite de cette occasion pour donner un enseignement avec authenticité : La vérité est à l’intérieur de l’être humain et pas seulement dans l’accomplissement extérieur de pratiques !

Par-là, Jésus nous enseigne que dans la vie il y a des choses essentielles et des choses secondaires et que ces dernières peuvent nous faire dévier de ce qui est vraiment important. Bien sûr, ce que nous portons à l’intérieur va se manifester en gestes extérieurs. Et dans la vie, il convient de mettre en œuvre des normes, des rites, des cérémonies des coutumes … qui nous viennent de la tradition et qui d’une certaine manière nous libèrent et nous sécurisent. Mais il nous faut nous demander : ce que je fais, est-ce le plus important dans ma vie ? Suis-je cohérent dans ma manière d’agir ?
A certains moments nous pouvons oublier les choses essentielles et nous emmêler en détournant notre attention vers les choses secondaires ; et nous arrivons même parfois à convertir le secondaire en fondamental. C’est un danger que nous ne pouvons pas ignorer et dans lequel nous pouvons tomber, même si nous nous appelons chrétiens. Jésus est bien conscient de ce danger et le dénonce dans cet évangile, ce qui est pour nous un appel. Nous ne pouvons pas vivre une foi sans lien avec la vie des autres.
Quelles critiques Jésus nous ferait-il aujourd’hui ? Et quelles critiques à nos communautés chrétiennes ?

Sr Virgilia León