Commentaire des lectures du jour : Mercredi 19 avril 2023
Dieu a tant aimé le monde
Actes des Apôtres 5,17-26
Ps 33,2-3.4-5.6-7.8-9
Jn 3,16-21
Expliquez au peuple toutes ces paroles de vie
Nous sommes aux premiers temps du christianisme et Saint Luc, dans le Livre des Actes des Apôtres, veut exprimer avec quelle force quelle passion et quel courage les apôtres prêchent l’Evangile.
Cette prédication, basée sur le témoignage personnel, un style de vie et la réalisation de signes de libération provoque une grande admiration dans le peuple et aussi beaucoup de conversions. Mais en même temps, elle provoque le rejet et l’indignation parmi les dirigeants qui ne peuvent tolérer ni l’annonce de Jésus Christ comme Messie ni un mode de vie qui questionne la manière de vivre de la religion officielle ; ce rejet va se traduire en une persécution envers le christianisme qui prendra des connotations de plus en plus violentes, comme en témoignera bientôt la mort d’Etienne, premier martyr.
Dans le texte d’aujourd’hui, les apôtres sont emprisonnés. C’est déjà la seconde fois qu’ils souffrent de la prison. Nous trouvons le premier emprisonnement dans le chapitre précédent. Si alors, ils ont été libérés à cause de la peur que les chefs d’Israël avaient des réactions du peuple, maintenant la libération est un fruit de l’action de l’ange du Seigneur, c’est-à-dire de la providence de Dieu qui les libère pour qu’ils puissent continuer à prêcher.
Le message qui veut nous être transmis est que les difficultés, les obstacles ne peuvent freiner la prédication de l’Evangile par les apôtres, car cette prédication n’est pas une œuvre humaine, mais l’œuvre de Dieu. La parole de Dieu ne peut être enchaînée.
Dieu a tant aimé le monde
Le contexte de l’Evangile d’aujourd’hui est le dialogue de Jésus avec Nicodème, que nous continuons à lire ces jours-ci. Aujourd’hui nous écoutons la fin de ce dialogue. Nous ne savons pas quel écho immédiat ces paroles de Jésus ont laissé en cet homme, mais nous le savons plus loin dans l’Evangile. A travers les deux autres apparitions de ce personnage dans l’Evangile de Jean, nous pouvons deviner comment Nicodème a fait peu à peu son chemin de conversion et d’accueil de la nouvelle Vie à laquelle Jésus l’invitait à naître.
Nicodème est sorti à la rencontre de Jésus de nuit. Et la nuit symbolise l’obscurité personnelle dans laquelle nous vivons si souvent, avec nos doutes et nos contradictions. Mais elle symbolise aussi notre recherche humaine de lumière, c’est-à-dire de vivre en plénitude, à partir de la vérité, de l’authenticité, une vie qui ait du sens…
L’Évangile d’aujourd’hui veut guider notre regard vers la source de la lumière qui n’est autre que l’immense Amour de Dieu pour chacune de ses créatures, Amour qui s’est pleinement révélé dans la vie, la mort et la Résurrection du Christ. En Lui, Dieu nous a tout donné, « pour que le monde soit sauvé par Lui ». Il n’y a pas d’autre désir de Dieu que celui d’embrasser sa créature, d’embrasser notre humanité et de la sauver.
La Parole de ce jour nous invite à contempler ce « tant d’amour que Dieu nous porte » en Christ, et aussi à nous faire prendre conscience que c’est à travers nos attitudes, notre manière de vivre, nos décisions, que nous accueillons et faisons germer cet amour dans nos vies, en les rendant plus lumineuses ou au contraire que nous le rejetons et entrons en conséquence dans une dynamique d’obscurité et d’autodestruction.
L’amour en appelle encore et encore à notre liberté humaine. L’être humain est capable de Dieu, mais cette capacité qui est un don, devient aussi la tâche de la pratiquer à travers chaque choix quotidien.
Sr María Ferrández Palencia