Commentaires des lectures bibliques du Mardi de la 3ème semaine d’Avent
Lectures :
So 3,1-2.9-13
Ps 33,2-3.6-7.17-18.19.23.
Mt 21,28-32
Très vite, nous nous approchons et nous préparons à accueillir et célébrer le Mystère de Bethléem ; l’atmosphère animée et bruyante de Noël dans les grandes villes nous entoure et nous impacte ; et même, il semble que ce soit déjà Noël. Ne permettons pas que le stress de ces jours d’achats et de préparatifs obscurcisse le sens de ce temps d’Avent ; cela signifie que la présence de Dieu a déjà commencé, mais qu’elle n’est pas encore totale ; elle est en croissance et c’est à nous les croyants, de la rendre présente en notre monde. Ne laissons passer aucune occasion.
« Je laisserai au milieu de toi un peuple humble »
Cette première lecture comporte deux parties dans son contenu : Dans la première, les deux premiers versets constituent une plainte douloureuse de Dieu, qui voit que Jérusalem, loin d’entendre sa voix, d’écouter son appel, de le chercher et de se repentir d’un cœur sincère, est devenue une ville rebelle, impure, oppressive, une ville athée. Ils n’obéissent pas, n’acceptent aucune correction, n’ont pas confiance et ne s’approchent pas du Seigneur. Ils vivent sans compter avec Dieu. Lui, Dieu, n’a pas sa place dans cette société matérialiste. Ils l’ont expulsé à l’extérieur.
L’histoire du peuple choisi est une longue série d’infidélités et d’idolâtrie, d’alliances avec Dieu et de pardon. La patience de Dieu est sans limite.
(Il y a une menace de destruction et de condamnation de la part de Dieu dans quelques versets qui ne sont pas lus aujourd’hui.)
Dans la seconde partie de la lecture, Sophonie nous présente Dieu qui déborde généreusement de promesses de restauration messianique. « Je donnerai, je transformerai les peuples. - c’est le salut universel – je purifierai leurs lèvres pour que tous invoquent le Nom du Seigneur… mes fils dispersés m’apporteront des offrandes et tous ensemble me serviront. »
Il annonce ce que sera le commencement d’une ère nouvelle, qui verra la conversion et l’affluence des païens dans le peuple de Dieu : vision messianique et universaliste. C’est émouvant d’entendre que Dieu lui-même appelle les « païens » ses « fils dispersés » (v10). Dieu n’oublie personne… même quand il est oublié ou que nous l’oublions !
La finale du texte décrit avec une tendresse particulière un peuple renouvelé : simple et humble, le « reste d’Israël », signe d’espérance salvatrice ; C’est comme l’annonce de ce qui est arrivé à Bethléem et que dans quelques jours, nous sommes invités à rendre vivant dans notre histoire.
« Lequel des deux a fait la volonté de son père ? »
Jésus raconte cette parabole (exclusivement chez Matthieu), dans le temple. Le contexte est celui d’un rejet clair de Jésus par les dirigeants juifs. La question introductive s’adresse aux grands-prêtres et aux anciens, qui étaient venus l’interroger sur son autorité. Mais Matthieu, avec cette parabole se dirige aussi aux chrétiens de sa communauté, et de la même manière à ceux d’aujourd’hui.
Jésus reste en paix. Il continue à les appeler à la conversion avec une patience infatigable. Il leur raconte la conversation d’un père qui demande à ses deux fils d’aller travailler à la vigne familiale.
Jésus met devant leurs yeux deux attitudes, dans deux tableaux différents ; les détails qu’il donne enrichissent la lecture. Il s’agit d’un père qui demande affectueusement quelque chose à ses fils. Le premier repousse le père par un refus catégorique : je ne veux pas. » Il ne donne aucune explication. Il n’en a tout simplement pas envie. Cependant, plus tard, il réfléchit, se rend compte qu’il rejette le père et, repenti, il va à la vigne. Le second accueille aimablement la demande de son père : « j’y vais, Seigneur ». Il semble disposé à réaliser ses souhaits, mais oublie vite ce qu’il a dit. Il en reste aux paroles et ne va pas à la vigne.
Qui fait la volonté du père ? La réponse est claire : celui qui va à la vigne, même si auparavant il s’y était refusé. Jusqu’ici, il n’y a pas de doute sur l’enseignement de la parabole. Ce qui importe est ce que font les fils et non ce qu’ils disent.
Ensuite, Jésus réinterprète la parabole à la lumière de la situation d’hostilité dont il souffre de la part des autorités religieuses. L’explication commence de manière directe et provocante : « je vous assure que les publicains et les prostituées vous précèdent sur le chemin du Royaume de Dieu. » Il veut qu’ils reconnaissent leur résistance à entrer dans le projet du Père. Eux qui sont les gardiens et les spécialistes du temple, du culte et de la Loi. Devant le peuple ils sont irréprochables. Ils ne sentent pas le besoin de se convertir et refusent autant les enseignements de Jean que le message de Jésus, au point d’en venir à se saisir de lui et à le condamner.
Au contraire, les publicains et les prostituées, eux qui ont dit un grand non au dieu de la religion, sont restés loin du culte et en dehors de la Loi juive. Cependant, leur cœur est resté ouvert à la conversion.
Jean est arrivé et ils se sont approchés pour recevoir son enseignement, et quand Jésus est arrivé ils se sont empressés à le suivre. Cette invitation nous parvient seulement si nous en ressentons le besoin.
Aujourd’hui, une fois de plus, le Seigneur nous invite à entrer dans la volonté du Père, à nous convertir, à être cohérents et à témoigner devant le monde par notre vie qu’il vaut la peine de croire en sa promesse.
Sr Virgilia León Garrido