Ouverture du Jubilé OP au Bénin

Publié le : 23 novembre 2015

La fraternité Saint-Dominique de Cotonou (Bénin) a célébré la messe d’ouverture du jubilé des 800 ans de l’Ordre des Prêcheurs ce samedi 07 novembre 2015, fête de tous les saints dominicains. A l’instar de toute la famille dominicaine dans le monde entier, Cette fête a rassemblé les membres des différentes branches de la famille dominicaines au Bénin, les moniales, les sœurs dominicaines de l’Annonciata, les sœurs de la Congrégation Romaine de Saint Dominique, et les laïcs dominicains, sans oublier la multitude des familiers de la fraternité Saint-Dominique.

La fraternité Saint-Dominique de Cotonou (Bénin) a célébré la messe d’ouverture du jubilé des 800 ans de l’Ordre des Prêcheurs ce samedi 07 novembre 2015, fête de tous les saints dominicains. A l’instar de toute la famille dominicaine dans le monde entier, Cette fête a rassemblé les membres des différentes branches de la famille dominicaines au Bénin, les moniales, les sœurs dominicaines de l’Annonciata, les sœurs de la Congrégation Romaine de Saint Dominique, et les laïcs dominicains, sans oublier la multitude des familiers de la fraternité Saint-Dominique.
La messe présidée le soir à 19h par le frère Joseph AMEKA op, vicaire sur le couvent de Cotonou a été concélébrée par une dizaine de prêtres dont le frère Luigi COPPARI, supérieur régulier des frères mineurs capucins au Bénin. A l’entame de la messe, lecture a été donnée du message du Maître de l’Ordre des Prêcheurs, Fr Bruno CADORE, op, à toute la famille dominicaine, et le cierge du jubilé a été allumé. Vêtus de blanc et de noir, les frères et les sœurs de la famille dominicaine ainsi que les pères concélébrants (franciscains et diocésains) ont fait la procession d’entrée à l’ouverture de la célébration eucharistique.
Dans l’homélie, prononcée par le Fr François de MEDERIOS, op, l’un des fondateurs du couvent de Cotonou, il a d’abord rendu grâce à Dieu pour les nombreuses bénédictions reçues pendant huit cents ans de prédication de l’Évangile. Il a ensuite fait l’historique de l’Ordre des Prêcheurs qui a su résister à l’épreuve du temps. Il a enfin insisté sur les traits caractéristiques de l’Ordre : la pauvreté, la mendicité, le gouvernement par tous les frères, l’obéissance, la miséricorde et la compassion.
Les offrandes étaient constituées en plus du pain et du vin, des fruits de la terre apportés par les communautés de sœurs op. et les laïcs op. A la procession des offrandes, mention spéciale a été faite aux divers symboles et grandes figures qui ont marquées l’Ordre au cours des huit siècles passés (voir ci-dessous). Huit enfants avaient été choisis pour présenter à toute l’assemblée, chacun un des huit symboles.
A la fin de la célébration, les délégués des six communautés dominicaines sises sur le territoire béninois ont reçu une bougie pour leur envoi en mission. Et le président du comité d’organisation du jubilé, le Fr Clément AHOUANDJINOU, op, a remercié tous les participants et annoncé les différentes activités prévues pour l’année jubilaire. La soirée s’est achevée au autour d’un cocktail et un repas convivial.
Sœur Rachelle Da-gbadji, op.

Les huit symboles choisis pour caractériser l’Ordre au cours des huit siècles passés

COMMENTAIRE DU SYMBOLE DU TREIZIEME SIECLE XIII ème Siècle : l’approbation de l’Ordre des Prêcheurs
Saint Dominique et ses frères ont reçu des mains du Pape Honorius III le 7 novembre 1216, la Bulle d’approbation de l’Ordre des Prêcheurs. Dans cette Bulle, le projet de l’Ordre s’exprime en ces termes :
« Celui qui ne cesse de féconder dans son Église par de nouveaux croyants voulut conformer nos temps modernes à ceux des origines et diffuser la foi catholique. Il vous inspira donc le sentiment d’amour filial par lequel, embrassant la pauvreté et faisant profession de vie régulière, vous consacrez toutes vos forces à faire pénétrer la Parole de Dieu, tandis que nous évangélisez par le monde le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ. »
Par cet acte officiel, l’Ordre des Prêcheurs a été fondé. Au cours de ce treizième siècle nous avons eu beaucoup de Saints et de Saintes dont saint Thomas d’Aquin. Ils ont laissé des trésors inexprimables à l’Ordre et à l’Église.

COMMENTAIRE SUR LE SYMBOLE DU XIV ème SIÈCLE : Sainte Catherine de Sienne
Au XIV ème siècle l’Eglise a souffert du grand schisme d’orient. Il y avait deux papes, le pape Grégoire XI à Avignon et le pape Urbain VI. Dans le règlement de ce conflit une grande figure dominicaine a émergé. Sainte Catherine née le 25 mars 1347 à Sienne. Elle est une tertiaire dominicaine dans la congrégation des sœurs de la pénitence. Elle a exercé une grande influence sur l’Eglise catholique. Elle est connue pour son intense vie mystique et son engagement pour reformer l’Eglise divisée au XIV comme médiatrice de paix. C’est elle qui ramena le pape Grégoire XI d’Avignon à Rome. Elle a été une ambassadrice de la paix auprès du Pape Grégoire XI à Florence. Elle a lutté ardemment pour l’obéissance au pape Urbain VI. Elle est l’auteur du traité spirituel le dialogue une œuvre dictée à ses secrétaires en extase. Elle est morte le 29 Avril 1380 et a été inhumé par le pape Urbain VI. Elle a été canonisée en 1461 par le pape Pie II et elle est vénérée par l’Eglise le 29 Avril comme la patronne des moyens de communication, de Rome, patronne de l’Italie et de l’Europe. Elle est docteur de l’Eglise et l’unique femme dont l’Eglise a reconnu les stigmates par décision pontificale.
Sainte Catherine de Sienne prie pour nous !

COMMENTAIRE SUR LE SYMBOLE DU XV ème SIÈCLE : l’expansion du rosaire
Le XV ème siècle, a été marqué dans l’Eglise par l’expansion du Rosaire. Le mouvement a été porté par une grande figure dominicaine, le Bienheureux Fr. Alain de la ROCHE, un dominicain français.
Fr Alain de la Roche a reçu la mission d’exhorter les hommes à la récitation du psautier de la Vierge. Il donna au psautier de la Vierge Marie sa forme actuelle et le nom de ROSAIRE qui signifie couronne de rose. Il créa et organisa également les confréries du rosaire connues aujourd’hui sous le vocable des EQUIPES DU ROSAIRE pour assurer la promotion et l’expansion du rosaire. La dévotion mariale est un élément indispensable de la vie dominicaine et de l’Eglise catholique toute entier, au point de devenir une marque identitaire.
Bienheureux Alain de la ROCHE priez pour nous.

COMMENTAIRE SUR LE SYMBOLE DU XVI ÈME SIÈCLE : Saint Pie V dans le mouvement de la contre réforme catholique
L’événement majeur qui a marqué la vie de l’Eglise au XVI siècle est le Concile de Trente qui a suivi la réforme protestante menée par le moine Martin Luther. Dans l’exécution des mesures de ce Concile émerge une grande figure dominicaine. Le Pape saint Pie V dominicain qui en 1570, par la bulle Quo Primum met à la disposition de toute l’Église latine le Missel romain.
Saint Pie V dans le mouvement de la contre réforme catholique, met un accent particulier sur la purification des mœurs, à la Curie, dans la ville de Rome et les États pontificaux. Il a voulu en donner l’exemple par une vie pieuse, sainte et désintéressée.
Un des grands succès de la politique de saint Pie V fut la bataille navale de Lépante contre les Turcs, le 7 octobre 1571. Attribuant cette victoire à la protection de la Vierge Marie, le Pape engagea les Prêcheurs à célébrer chaque année une fête de Notre-Dame de la Victoire qui s’élargissant à toute l’Eglise devint ensuite fête de Notre-Dame du Rosaire.

COMMENTAIRE SUR LE SYMBOLE DU XVII ÈME SIECLE : saint Martin de Porres
Au cœur du XVII ème siècle marqué par la philosophie cartésienne, émerge dans l’Eglise en Amérique latine, au Pérou, une grande figure dominicaine. Saint Martin de Porrès. Il est né à Lima le 9 Décembre 1579. Son père est don Juan de Porrès, un noble aristocrate espagnol diplomate de Philippe II roi d’Espagne. Sa mère, Ana Velasquez, est une jeune femme panaméenne de race noire, très pauvre mais libre.
À cette époque, où croissait la population et où les écoles devenaient peu nombreuses, le petit nombre des prêtres et des religieuses, ne pouvait assurer un enseignement suivi. Martin s’occupait particulièrement des enfants abandonnés et des exclus de la société. À tous, il annonce Jésus Christ et se révèle excellent pédagogue et un très bon catéchiste. Grâce à ses relations, Martin demande aux riches de partager avec les déshérités. Martin créé une grande organisation d’aide sociale. Il fonde ainsi le premier service social du Pérou : assistance médicale, conseils aux familles. Il meurt le 03 Novembre 1639 et canonisé le 6 Mai 1962.

COMMENTAIRE DU SYMBOLE DU XVIII ÈME SIECLE
Le XVIIIème siècle dans la vie de l’Ordre des Frères Prêcheurs est marqué par un silence, la mise en veilleuse de l’Ordre, causée par la révolution sanglante en France.
En France, il faut noter que durant la révolution débutée en 1789, les dominicains comme toutes les autres congrégations religieuse avaient des difficultés énormes. Il y a eu la promulgation du décret du 13 février 1790 qui stipulait l’interdiction les vœux monastiques et la suppression des ordres religieux réguliers.
Une grande figure dominicaine a émergé durant cette période, la Bienheureuse Catherine JARRIGE, religieuse tertiaire dominicaine qui subvenait entièrement aux besoins spirituels et matériels des nécessiteux et secourait les prêtres réfractaires. Elle les cachait, afin qu’ils puissent célébrer la messe. Elle leur procurait de l’aide et accompagnait les condamnés à mort jusqu’au pied de l’échafaud risquant sa vie. Elle sera arrêtée à son tour mais relâchée par la suite. Une fois la tourmente révolutionnaire passée, elle continuait inlassablement son action jusqu’à sa mort en 1836, elle a été béatifiée le 24 novembre 1996 par le saint pape Jean-Paul II.

COMMENTAIRE SUR LE SYMBOLE DU XIX ÈME SIECLE : la restauration de l’Ordre des Prêcheurs en France
Pour la restauration de l’Ordre des Prêcheurs en France après la révolution, la grande figure dominicaine qui émerge est Fr Henri-Dominique Lacordaire.
Né le 12 mai 1802, mort le 21 novembre 1861, il était d’abord journaliste et homme politique français avant d’entrée dans l’Ordre. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des précurseurs du catholicisme libéral et fondateur de la Société de Saint-Jean pour le développement de l’art chrétien.
Aux heures chaudes de la révolution, Lacordaire se signala en particulier par des articles demandant la liberté d’expression et la liberté de la presse, la liberté d’enseignement, la liberté d’association et le droit de vote. Il fut surtout véhément pour exiger la séparation de l’Église et de l’État. Selon lui, « c’est l’Évangile qui a fondé la liberté dans le monde, qui a déclaré les hommes égaux devant Dieu, qui a prêché les idées et les œuvres de fraternité. ».

COMMENTAIRE SUR LE SYMBOLE DU XX EME SIECLE : la Constitution Fondamentale
L’événement majeur qui a marqué la vie de l’Eglise au XX ème siècle est bien le concile Vatican qui s’est tenu de 1962 à 1965. L’une des recommandations de ce concile à l’endroit des congrégations religieuses est l’aggiornamento institutionnel, l’adaptation au progrès, la mise à jour.
Cette recommandation a engagé les frères dominicains réunis en chapitre en 1968 à réécrire leur constitution fondamentale. L’Ordre qui a dès l’origine adopté la règle de Saint Augustin et s’est beaucoup inspiré des constitutions des Prémontrés, se devrait, dans cette opération générale de remaniement des constitutions, de reconnaitre sa propre identité, de se définir à lui-même.
C’est à ce propos que répond la constitution fondamentale adoptée par le chapitre général de 1968. Approuvée par le chapitre général de 1971 et confirmée par celui de 1974, cette constitution est fondamentale en raison des réalités qu’elle veut formuler, à savoir les éléments essentiels de l’institution héritée de Saint Dominique, les valeurs dont les frères de l’Ordre doivent vivre.