Espagne : Témoignage de sr Elisabeth Tchegbe pour sa profession perpétuelle

« Chaque matin la miséricorde de Dieu
se lève plutôt que le soleil,
sa compassion chaque matin se renouvelle »
Hymne de la primitive Eglise

A la fin de la retraite annuelle de la province d’Espagne animée par le frère Carmelo Preciado (dominicain), j’ai émis mes vœux perpétuels le dimanche 29 Août 2021. C’est à la chapelle de notre communauté « Huerta del Rey » à Valladolid qu’a eu lieu la célébration eucharistique. J’étais entourée de mes sœurs dominicaines et d’amis. La célébration a été très belle, simple, priante et joyeuse.

Dans ce processus de préparation de ma profession, j’ai fait le choix de l’évangile de Saint Matthieu 20,1-16, tout en gardant le reste des textes du jour. Dans cet évangile de Matthieu, des ouvriers de la onzième heure, elle est la dernière parabole de Jésus avant son entrée à Jérusalem.

Le frère Carmelo, dans son homélie, disait que pour nous faire comprendre la réalité du royaume de Dieu, Jésus fait éclater notre logique de justice sociale. Une justice sociale bien stricte et bien huilée ne peut conduire ni au bonheur de tous, ni à une société fraternelle. La justice du royaume n’a rien à voir avec nos justices sociales, ni avec nos conceptions du mérite. Elle est celle de l’amour. Le frère Carmelo, disait aussi que chacun répond et va à la vigne du Seigneur, quand il entend l’appel, comme l’évangile nous le présente. Il n’est s’agit pas de vouloir ou de ne pas vouloir aller à la vigne du Seigneur, mais de ressentir son appel. Car nous sommes tous ces ouvriers de la onzième heure, que nous ayons grandi dans l’Église dès notre plus jeune âge, ou que nous ayons rejoint l’Eglise à l’âge mûr. Qui que nous soyons, nous dépendons tous de la seule grâce de Dieu.

Alors, demandons d’entendre l’appel du Seigneur à travailler à sa vigne. Réjouissons-nous de pouvoir commencer tôt notre travail à son service. Remercions-le de pouvoir y travailler longtemps. Et désirons que beaucoup nous rejoignent dans ce travail exaltant et même à la dernière minute, car nous les aurons tous comme compagnons de béatitude.

Chères sœurs, je vous ai sentie chacune si proche de moi, que l’émotion a laissé la place à un bonheur inexprimable. Recevez le partage de ma joie et mon merci cordial pour votre soutien spirituel et vos messages fraternels.

Que notre père Saint Dominique intercède pour chacune de nous et pour tout l’Ordre en cette année jubilaire des 800 ans de sa mort.

Sr Elisabeth Yabo Tchegbe
Province d’Espagne