Bénin : Symposium « Vie consacrée et société de vie apostolique : Identité, Charisme, Mission et impact de la vie consacrée au Bénin »

Publié le : 8 décembre 2019

« Cheminons... ensemble en fils et fille de Dieu » est entre autres l’une des invitations que nous pouvons retenir de l’homélie prononcée à la messe de clôture du symposium national des instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique par le préfet de cette Congrégation, Joao Braz Cardinal de Aviz.

En effet au sanctuaire marial « Notre Dame d’Arigbo » de Dassa-Zoumè au centre du Benin, nous étions près d’un millier de consacrés soutenus par quelques personnes laïques et autorités locales, entourés de nos Pères Evêques pour vivre ce symposium très enrichissant. Le thème du symposium s’intitulait comme suit : « Vie consacrée et société de vie apostolique : Identité, Charisme, Mission et impact de la vie consacrée au Bénin ». Il est organisé par la Conférence Unie des Supérieurs Majeurs du Bénin (CUSMB) en collaboration avec la Conférence Episcopale du Bénin (CEB).
Notre symposium a commencé le jeudi 28 novembre 2019 avec la messe d’accueil des consacrés célébrée par l’évêque de Dassa, François Gnonhossou, SMA. Ensuite a suivi l’accueil par le préfet du cardinal de Aviz. Celui-ci a, par sa présence, donné un cachet spécial à l’événement surtout par sa simplicité de contact et sa profondeur. Il nous a invités à demeurer unis entre nous et unis au saint Père en rappelant que « les dons hiérarchiques et les charismes dans l’Eglise sont des dons coessentiels ».
Le lendemain vendredi à l’ouverture du symposium, il a fait un merveilleux discours adapté à la circonstance. Il a souligné qu’aujourd’hui, la vie consacrée ne peut plus se vivre comme auparavant. Ce qu’il traduira par cette phrase de l’Évangile : ’’à vin nouveau, outre neuve’’. Selon ses mots, le Christ est le vin toujours nouveau et il nous revient à nous de nous renouveler pour Lui correspondre. Il nous a invités à revenir à l’Évangile pour qu’il reprenne toute sa force. Pour lui, le plus important, c’est ce que nous sommes et sommes appelés à vivre : fils et fille de Dieu. Dieu est Amour et si nous ne trouvons pas l’amour, nous ne sommes pas heureux, nous ne sommes pas réalisés. Il a signalé qu’il y a trois éléments qui caractérisent une personne consacrée.
Premièrement, comme tout membre de l’Eglise, le consacré doit seulement devenir disciple de Jésus. Notre Dieu n’est pas dans notre maison mais au milieu du peuple. Alors nous devons être au milieu du peuple et ensemble avec lui, chercher la face de Dieu. Prier pour garder le contact avec le mystère de Dieu. C’est la chose qui nous identifie, non la prière récitée mais la prière avec le cœur.
Deuxièmement, comme personnes consacrées, nous sommes appelées à la fidélité à notre charisme propre qui est la réponse du Seigneur aux milles défis de chaque temps.
Troisièmement, un élément tout aussi important : le témoignage. Il convient de remarquer selon ses propos que, la vie consacrée a des outres qui ont vieilli et qui demandent changement. Un point essentiel du changement, c’est la formation, et des personnes en formation initiales, et des personnes formatrices. Il a souligné que c’est quand l’on meurt que l’on est bien formé. Autrement dit, la formation commence dès le sein de notre mère et ne finit qu’à la mort. Le centre de la formation n’est pas l’autorité mais la personne en formation à laquelle il faudra être attentif, l’accueillir, l’écouter avec toute son histoire (famille, parcours, blessures, milieu de vie…). Tout ceci pour l’aimer et le guérir. Il insiste également sur la nécessité d’une très bonne formation pour le formateur et l’importance de la communauté dans la formation pour éviter que ‘’le noviciat n’enseigne le ciel et que la communauté ne montre l’enfer’’. La vie fraternelle est le meilleur témoignage. Aussi nous appelle-t-il à ne pas laisser le travail prendre le dessus sur la communauté et propose de trouver chaque semaine des temps communautaires pour célébrer la fraternité. Nous sommes tous frères et sœurs. Plus de formations en vase clos, mais des formations mixtes dans le respect de nos états de vie... Il a rappelé également le type d’obéissance et la nature du supérieur qu’il dit non égal au pouvoir, mais service de la fraternité. Dieu dit-il, dans la Bible depuis les origines, ne veut pas le pouvoir mais la communion, il ne veut pas non plus la séparation. Alors, avant tout, nous sommes frères et la vraie obéissance n’est pas celle de la personne qui ne parle pas. L’Esprit n’est pas seulement dans le supérieur mais aussi en chacun de nous. Si vous sentez qu’il y a quelque chose à dire, il faut le dire mais, avec « amour et respect », même aux supérieurs. Il n’oublie pas non plus d’attirer l’attention sur la nécessité de travailler vraiment dans la formation la dimension affective, de même que le rapport à l’argent qui est source de nombreux conflits.
Par ailleurs, notons qu’au Bénin nous avons 1573 consacrés. La journée du vendredi 29 novembre 2019 a connu une série de quatre communications : « vie consacrée et son identité au Benin » ; « perception de l’Eglise locale et de ses pasteurs sur la vie consacrée et les sociétés de vie apostolique au Benin » ; « perception de la société béninoise sur la vie consacrée » ; « présentation de Invenescit Ecclesia : importance des charismes et leur discernement pour la vie de l’Eglise au Benin ». Et la journée du samedi a connu une série de trois communications dont « Invenescit Ecclesia’’ et la place des personnes consacrées et de leur charisme dans l’unité de l’Eglise Famille de Dieu au Benin » et un panel sur l’impact de la mission sur la société et l’Evangélisation au Bénin… En dehors de toutes ces communications, nous pécherions en ne mentionnant pas la communication de notre frère, Mgr Roger Archevêque de Cotonou, qui a parlé sans détour et présenté la dynamique de son diocèse dans le cadre d’une égale collaboration entre les personnes consacrées et le clergé diocésain…

Sr Aurore Gangnido Gaï