Commentaire des lectures du Mercredi 26 avril 2023

« Vous êtes la lumière du monde »

Nous sommes dans un temps liturgique magnifique, le Temps pascal. En lui, tous les textes sont imprégnés de la joie profonde de la rencontre du Ressuscité et de la recherche fondamentale de la foi. Alléluia !

« Que votre foi s’appuie sur le pouvoir de Dieu »
Dans la première lecture, Paul se réfère à son second voyage missionnaire, quand il fonde la communauté chrétienne dans la ville de Corinthe. Le thème de la lettre aborde la problématique interne vécue dans cette Église de Corinthe. Paul l’aborde et désire leur donner le fondement de sa foi.
Par d’autres textes, nous avons que Paul était un orateur brillant, éloquent et convainquant ; c’est peut-être à cause de ces qualités qui lui étaient reconnues, qu’il fait ce long et répétitif exposé sur sa personne et sa prédication. « Je me suis présenté à vous, faible et tremblant de peur, ma parole et ma prédication n’ont pas été faites grâce à une sagesse humaine persuasive… » (v.3-4). Il veut que ses auditeurs ne soient pas induits en erreur, ne se trompent pas, ne cherchent pas d’excuses. Il veut pour eux, -et à travers eux pour nous tous – qu’il y ait une vraie rencontre du Christ crucifié. Voilà le centre de son message : « nous enseignons une sagesse divine, mystérieuse, cachée, établie par Dieu dès avant les siècles, pour notre gloire. » (v.7)
Paul aurait pu les captiver par des arguments intellectuels, « les gagner pour Dieu » ; qu’ils suivent sa propre personne et que plus tard, ils découvrent Dieu. Mais non, il a préféré annoncer le message simple et exigeant de l’Évangile de Jésus Christ, en laissant le Saint Esprit guider ses paroles et que ce même Esprit agisse dans le cœur de ses auditeurs. Quelle humilité et quelle cohérence que celle de Paul dans sa mission ! Quelle leçon pour nous aujourd’hui ! Puissions-nous laisser de l’espace à l’Esprit de Dieu en nous !
Regardons-nous et nous pourrons peut-être répondre à la question de Paul aux chrétiens de Corinthe : Sur quoi et sur qui s’appuie aujourd’hui ta foi ?

« Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde »
L’Évangile d’aujourd’hui se passe tout de suite après les Béatitudes. Jésus, regardant ses disciples leur dit : « Vous êtes le sel de la terre », « vous êtes la lumière du monde » (v.12-13). Écouter cette présentation que Jésus manifeste devant ses disciples, suscite différentes émotions en moi, en nous. Quelle chance que la nôtre, la mienne… ! Le Maître me considère sel de la terre et lumière du monde. Je prends une respiration et de suite je pense : quelle responsabilité déposée dans ma vie, dans nos vies … ! Parce que Jésus ne dit pas « vous devez être » mais « vous êtes ». Et nous le sommes parce que nous sommes entrés, par notre baptême, dans son royaume et à partir de ce moment, notre vie doit être associée à la sienne. Voilà mon identité chrétienne.

Je reviens à l’image que Matthieu nous présente et je me demande, émerveillée : Qui Jésus a-t-il devant lui ? Qui sont ces disciples ? Il est vrai qu’Il les a appelés, qu’il les connaît, mais ce sont de simples pêcheurs, des petites gens, sans instruction… Mais Jésus les regarde avec les yeux de Dieu et son affirmation se comprend précisément comme conséquence des Béatitudes. Les vivre, c’est-à-dire être pauvres en esprit, être doux, miséricordieux, alors c’est être le sel de la terre et la lumière du monde. C’est aussi simple et aussi exigeant que cela !
Nous avons un rôle vital, une vocation à déployer. « Vous êtes le sel de la terre », « Vous êtes la lumière du monde ». Nous ne recevons pas ce trésor pour le garder dans un coffre et qu’il ne se détériore pas ou bien simplement l’employer à notre propre usage. En s’exprimant ainsi, Jésus ajoute un plus à notre être chrétien en accentuant qui nous sommes. C’est comme s’Il nous disait : « Je vous envoie par toute la terre et pour tout le monde, j’ai besoin de personnes qui incarnent mon message d’amour, qui aient l’esprit large, sortent à la lumière et ne se cachent pas. »
Dans cette mission, il n’y a pas de place pour les demi-mesures dans la construction du Règne de Dieu. Notre vie doit être comme le sel, donner de la saveur au monde, et comme la lumière, éclairer les autres. Je termine par quelques paroles du Pape François : « Ne vous laissez pas impressionner par vos limites ni par votre pauvreté. Par son Esprit, qui habite en vous, Christ vous donne d’être sel de la terre. Tournez vers Lui votre regard pour recevoir ce qu’Il vous demande. » (François, 29/12/2014)
Par ma présence, mes paroles, mon action… suis-je sel et lumière pour les autres ?

Sr Virgilia León Garrido