Premier dimanche de l’Avent : « À la recherche de la Lumière inaccessible »

Ce premier dimanche de l’Avent, nous vous proposons de rejoindre la communauté des sœurs dominicaines de Nancy dans leur oratoire et de prier avec nous devant l’icône du Christ.

Les icônes affirment l’incarnation du Verbe de Dieu. Elles rapprochent paroles et images, évangiles et icônes, car toutes deux parlent de la même chose : le mystère du Christ. « Mais pour vous, qui suis-je ? » Je vous invite à chercher la réponse, dans l’icône du Christ.

Le Christ est le fondement même de l’icône. En effet, à cause de l’Incarnation du Fils de Dieu, on peut désormais représenter l’« Irreprésentable », montrer ce qui ne peut être vu. Dans le Christ, Dieu prend visage d’homme et se donne à voir. Paul écrit de lui qu’il est l’image du Dieu invisible (Col 1,15), et le Seigneur dit lui-même à Philippe : « Qui me voit, voit le Père. » (Jn 14,9)

Trois grands types d’icônes

Il existe une grande variété de représentations du Christ pour signifier tous les visages que le Christ peut prendre parmi ses frères les hommes. Telle est aussi la diversité de sa Parole en quatre évangiles. Le Fils s’adapte à toutes les cultures, s’invite dans toutes les églises.

On retiendra cependant trois grands types d’icônes du Christ : la Sainte Face du Seigneur, le Pantocrator, et le Christ en gloire.

Dans notre oratoire, pour la fête du Christ Roi, nous avons prié avec l’icône de la Sainte Face du Seigneur, aussi appelée icône du Sauveur « non faite de main d’homme ».

La plus connue est l’icône d’Edesse. Le récit de cette image a plusieurs versions. En voici une que l’on doit aux écrits de Nicéphore Calistos au 5ème siècle. On rapporte que Abgar, roi d’Edesse, ayant entendu parler des faits miraculeux du Christ, fut pris d’un grand désir de le voir, au moins en image. Il envoya un peintre chargé de représenter sous forme d’image la face divine du Seigneur et de la rapporter le plus vite possible. Mais l’artiste était incapable d’exécuter son projet à cause de la grande grâce et de la lumière resplendissante de la Face du Christ. Alors le Seigneur prit un linge et le serrant contre son visage reproduisit ainsi sa propre image. Il l’envoya au roi qui l’aimait et acquiesça à son désir.

Ainsi la Sainte Face n’est pas à saisir dans une ressemblance naturaliste, mais comme une épiphanie du Verbe éternel.

Contempler le Christ

L’icône est peinte dans la prière, avec l’invocation du Saint Esprit : c’est Dieu lui-même qui se révèle à nous à travers la matière transfigurée. En regardant l’icône du Christ, nous percevons le regard que le Seigneur pose sur nous. En regardant l’icône du Christ, nous nous sentons regardés. Notre regard croise son regard aimant.

Prier devant une icône du Christ, c’est se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et l’intérioriser. Dans la seconde lecture de ce premier dimanche de l’Avent, saint Paul lance cette invitation aux Thessaloniciens : « Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui nous avons pour vous » (1 Th 3, 12).

Dans le silence, prenons le temps de méditer cette parole. Prenons le temps de contempler le Christ, tout en nous laissant regarder par Lui. L’icône est le signe du regard de Dieu posé sur nous, pour nous établir en sa présence et nous mettre en prière…

« Dirige nos pas à la lumière de ta face afin que, marchant dans tes commandements, nous soyons jugés dignes de te voir, toi, Lumière inaccessible » (Liturgie orthodoxe).

Sr Anne-Claire Dangeard