Vivre le Carême à Gramond (France)

La parole à nos sœurs des communautés de Gramond.

« S’ouvrir au Christ  »

Une phrase du Père Congar entendu à une Conférence le 2ème dimanche de Carême m’a été un appel intense. J’ai peu retenu le contexte mais seulement :

«  La chose la plus réelle et la plus importante que nous pouvons faire c’est ’nous ouvrir au Christ’ ».

J’en ai ressenti l’urgence malgré ma « petitesse » et ma faiblesse.
Chaque jour et même chaque minute de Carême, ce désir venu de Dieu, nous est offert. Lui qui nous vient en aide dans l’Eucharistie.

Ce qui est vrai pour chacune de nous est souhaité pour toute l’Eglise, comme nous le fait dire l’Oraison des Complies du mardi :

« Quand le souffle en elle s’épuise, que le Souffle de ton Esprit la fasse avancer libre et confiante vers le matin de Pâques

Sr Françoise-Thérèse
Communauté ’St. Dominique’ - Gramond (France)

L’INOUÏ, c’est ce qui nous est offert dans la personne du Christ ressuscité, vainqueur de toutes les forces de mort.

J’ai une grande admiration pour le tableau du Greco qui représente le Christ portant sa Croix : tableau peint à Tolède en 1580 et exposé maintenant au Metropolitan Museum of Arts de New- York. J’y vois une belle perspective pour nos chemins de Carême ...

Mon poème date de 1994. Il voulait traduire à la fois admiration et désir de participation.

Qui nous dira la gloire
Promise à notre histoire
Si ce n’est ce Visage
Lumineux, confiant
Sous l’épine sanglante
Serti d’un diamant
Et ce cou triomphant
Sous le bois qui l’accable
Et ces mains qui enlacent
La Croix comme une amante
Chérie infiniment.

Sr Marie-Bruno Imbert
Communauté ’St. Dominique’ - Gramond (France)


Le Carême pour nous, c’est  :

◦ Vivre avec Dieu, me rapprocher de tous les chrétiens. Me faire proche de ceux qui souffrent.
◦ Temps où j’essaie d’être plus présente au Seigneur en mettant le Christ au centre de mes décisions, de mes actions. Faire attention aux autres (cf le premier commandement ; aimer Dieu et ses frères).
◦ D. Ledogar dit que le carême est un temps de présence. C’est se faire proche de Dieu. Sans le Seigneur on ne peut rien faire. Demander à l’Esprit-Saint de me rapprocher de Dieu.
◦ Essayer de reprendre une vie nouvelle au plan religieux, chrétien, prendre plus de temps pour me renouveler sur place avec ce que j’ai sous la main.
◦ C’est un temps qui m’est donné pour me refaire une beauté baptismale.
◦ Se tourner vers Dieu. Prendre du temps pour approfondir ma foi, me préparer à Pâques avec d’autres chrétiens. Se centrer sur l’essentiel.
◦ Quarante jours de jeûne, de privations, comme Jésus au désert. Prendre du recul, se libérer. Faire attention aux appels venus de l’extérieur. Libération intérieure.

Les Cendres pour nous, c’est  :

◦ Rappel d’où je viens : fille d’un Père qui nous aime. Temps de silence. Ecoute des autres, me remettre en route. Rester dans l’humilité : nous redeviendrons poussière.
◦ Résidu de charbon : décomposition de végétaux résidus des rameaux bénis dont nous sommes marqués au front en signe d’entrée en carême. Dans la bible, pour signifier une période jeûne et d’abstinence, les Juifs se recouvraient d’un sac et s’asseyaient sur la cendre. (Cf. habitants de Ninive).
◦ Rappel d’où je viens : l’homme charnel a été tiré de la poussière et redeviendra poussière. C’est ce que disait l’ancienne formule. Elle a été dépoussiérée et je préfère la nouvelle : « Convertis-toi et crois à l’Evangile ». Etre marquée des Cendres me rappelle ma condition de baptisée. Je suis fille d’un Père qui aime ses enfants, qui a envoyé son Fils pour incarner son amour pour nous et qui nous insuffle son Esprit pour que nous l’aimions et aimions les autres de ce même amour. Mais précisément, je ne suis pas toujours apte à aimer « comme lui » nous aime et c’est pour cela que j’ai besoin de conversion, de reprendre sans cesse le chemin de l’Evangile et ce, par des temps de silence, de réflexion plus approfondie, de méditation et de prière sans oublier l’écoute des autres. Les cendres me rappellent qu’il est nécessaire que je me remette en route.
◦ Temps de prière, de silence, de pratique de la religion.
◦ Nous sommes limités « Convertissez-vous. » Notre but, c’est le Seigneur. Je trouve tout dans l’Esprit-saint.
◦ Temps avec tous les chrétiens. Chemin de conversion en Eglise. Rappel que je ne suis rien mais aimée de Dieu.

Pour l’Eglise  :

◦ Temps de remise à niveau. Temps de relecture un peu à la manière de ce que fait Jésus après le retour de mission des disciples « Venez à l’écart ». réflexion sur la conversion après la reconnaissance des abus : elle n’est pas la « tunique sans tache ». Elle a à reconnaître ses fautes et doit faire comme les habitants de Ninive. Les Cendres représentent pour elle cette reconnaissance de son péché et son désir de conversion.
◦ Moment de partage : Marmite de la faim CCFD etc.
◦ Temps de réflexion, de réveil, de reprise.
◦ Comme Jésus s’est retiré dans la solitude, dans un endroit désert pour prier le Père, dans l’intimité, ainsi, en Eglise, nous sommes invités à intensifier notre relation à Dieu dans la prière « dans le secret », approfondir notre foi, notre espérance en la résurrection en vue de la fête pascale, pour bien vivre la joie de Pâques. L’Eglise nous indique un chemin de conversion intérieure pour nous faire prendre conscience de nos attachements matériels (confort, bonne chère) pour intensifier notre relation à Dieu et au prochain.

L’écoute, comme point d’attention  :
◦ Attention à celle qui parle.
◦ Souci de se faire comprendre de celle à qui je parle.

Les sœurs de la communauté Nazareth
Gramond (France)